Entretien avec Marie-Noëlle Dequidt, du blog ‘Un arbre en Flandres’

Entretien avec Marie-Noëlle Dequidt, du blog ‘Un arbre en Flandres’

Dans le cadre de notre rubrique sur les personnalités de la généalogie, nous donnons la parole à la généablogueuse Marie-Noëlle Dequidt, animatrice du blog ‘Un arbre en Flandres’.

Présentez-vous-en quelques lignes.

Je suis mariée, j’ai deux enfants, une petite-fille et bientôt une deuxième. Je suis à la retraite depuis cinq ans, ce qui me permet d’avoir plus de temps pour me consacrer à ma passion : la généalogie.

Je pense que le fait que mes parents aient été déracinés puis moi-même également a contribué à renforcer mon intérêt pour le berceau de mes ancêtres : les Flandres. Mes parents ont repris une ferme près de Calais, à soixante kilomètres de là où ils sont nés et moi-même je suis partie en région parisienne, à trois cents kilomètres de Calais, lorsque je me suis mariée.

La généablogueuse Marie-Noëlle Dequidt

La généablogueuse Marie-Noëlle Dequidt

Quelle est votre activité actuelle ?

Je passe beaucoup de temps à faire des recherches généalogiques. Ma généalogie ascendante est à peu près terminée mais j’ai encore beaucoup à trouver en ce qui concerne celle de mon mari dont les ancêtres sont tous originaires du Piémont, en Italie.

Pendant deux ans, j’ai animé un atelier de généalogie pour des retraités de l’Education Nationale. J’ai aussi fait de la saisie d’actes d’état-civil pour une association de descendants de Piémontais.

J’aime aider les gens, j’ai ainsi fait beaucoup de recherches d’ancêtres pour des proches.

Au cours de l’année 2020, j’ai aidé une de mes correspondances ADN à retrouver son père biologique. Il s’en trouve transformé, allégé d’un poids, soulagé au fond de lui-même. Il avait fait un test chez MyHeritage car il se doutait de quelque chose et il voulait en avoir la preuve. Il a pris contact avec ses demi-frères et les a rencontrés. C’est un grand bonheur pour lui comme pour moi d’ailleurs. Quant à notre parenté, nous ne l’avons pas encore trouvée mais il s’agit probablement d’une autre rupture de filiation à la génération précédente.

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

J’ai eu un déclic pour la généalogie lorsque mon père m’a montré son acte de naissance dont il avait eu besoin pour quelque démarche. J’étais intéressée par tous les renseignements qu’il pouvait fournir et j’ai tout de suite voulu continuer plus haut, plus loin.

Mon père racontait beaucoup d’anecdotes concernant sa famille, sa vie de prisonnier de guerre et j’avais trouvé intéressant, lors de mes visites chez mes parents, de les questionner sur leur passé et de prendre des notes.

Mes parents étant eux-mêmes éloignés de leur famille, j’avais toujours entendu, lors des repas de famille, les grands-parents et les oncles et tantes leur donner des nouvelles de cousins éloignés ou d’anciennes connaissances.

Coupure du journal La Voix du Nord parue en août 2001

Coupure du journal La Voix du Nord parue en août 2001

Cela fait plus de trente ans que je me suis lancée dans la généalogie. J’ai d’abord fait ma généalogie ascendante puis il y a environ vingt ans, j’ai été sollicitée pour rechercher les descendants de mes arrière-arrière-grands-parents Alexis DEQUIDT et Reine AMMEUX, nés au début du XIXème siècle, afin de compléter les recherches faites par un membre de la famille AMMEUX concernant les descendances des frères de Reine AMMEUX. Cela m’a pris un an pour retrouver les 2700 descendants de mon couple de trisaïeuls. J’ai ensuite dénombré 1100 descendants au couple Désiré VANBREMEERSCH et Julie DERAM. Puis j’ai continué à retrouver les descendants de mes ancêtres à la sixième génération et non plus à la cinquième. J’ai trouvé 1300 descendants pour le couple Jean Bertin DEHAENE et Pélagie SMAGGHE et près de 2300 descendants pour le couple Jean François DENAES et Barbe CHRISTELEIN.

Portraits, sans doute peints dans les années 1860, de ses arrière-arrière-grands-parents Alexis Dequidt et Reine Ammeux

Portraits, sans doute peints dans les années 1860, de ses arrière-arrière-grands-parents Alexis Dequidt et Reine Ammeux

Je passais tous mes dimanches à téléphoner à l’un et à l’autre et lorsque les personnes étaient mises en confiance elles me donnaient les renseignements que je souhaitais mais elles me racontaient aussi leurs souvenirs et je garde en mémoire des moments inoubliables. 

J’ai eu la chance d’être en contact avec un cousin de Saint-Chamond  qui possédait les tableaux de nos ancêtres communs et qui m’a fait parvenir des photos de leurs portraits. Il va sans dire qu’ils ont fait la couverture de mon ouvrage sur les descendants d’Alexis DEQUIDT et de Reine AMMEUX.

Une fois que les quatre ouvrages ont vu le jour, j’ai eu pour projet de faire revivre, village par village, l’ensemble de mes ancêtres et d’essayer d’imaginer leur vie et leur histoire.

Puis, en 2013, l’idée m’est venue de convertir ce projet de livre en blog. Mes enfants qui en avaient chacun un ont trouvé l’idée tout à fait pertinente et ma fille s’est tout de suite attelée pour le mettre au jour.

Quelle est origine de votre nom de famille ?

Mon nom DEQUIDT est un nom flamand bien sûr, il désigne quelqu’un qui vit rapidement. Il vient du moyen néerlandais quic qui signifie vif, rapide, d’après le Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane de Jules HERBILLON et Jean GERMAIN.

Quelle est votre découverte généalogique la plus marquante ?

J’ai pu consulter, aux Archives Nationales à Pierrefitte, le dossier de mon ancêtre Pierre VERHILLE considéré comme émigré ayant quitté le territoire français durant la Révolution Française. 

En fait, il avait seulement quitté le département du Nord, pendant trois mois, en 1793, pour se réfugier à Saint-Omer, dans le Pas de Calais, ville qui était située à une quinzaine de kilomètres de chez lui. Il craignait l’invasion de l’ennemi, une coalition formée de nombreux pays d’Europe qui combattait la France et qui se trouvait à quelques kilomètres de chez lui. 

J’ai pu avoir une description physique de mon ancêtre de même que son état de santé, en 1798, alors qu’il avait 74 ans et qui n’était guère brillant :

Cliquez sur l’image pour lire l’article

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Pour l’anecdote, j’ai un autre ancêtre prénommé Napoléon, né le 22 janvier 1804, qui a épousé, en 1831, une demoiselle WATERLOO, du nom de la terrible défaite de l’empereur Napoléon I°.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre blog Un arbre en Flandres ?

Comme je l’ai dit, mon blog remonte à l’année 2013, il a donc bientôt huit ans. Il est l’aboutissement d’un projet de livre que j’avais afin de mettre en scène tous mes ancêtres village par village. 

Dans un blog, j’ai plus de latitude que dans un livre pour varier les sujets. Je parle tout aussi bien de mes ancêtres ou de personnes rattachées à ma famille que des villages à l’époque où ont vécu mes ancêtres ou encore de spécialités familiales comme le camembert DEQUIDT ou encore le café DEQUIDT. 

Et puis, depuis deux ans, je me suis passionnée pour la généalogie génétique. Tous les matins, je scrute les nouvelles correspondances ADN des membres de ma famille. J’aimerais tant retrouver qui était l’arrière-grand-père inconnu de mon gendre. 

J’ai écrit 83 articles dans lesquels j’alterne les branches familiales, les zones géographiques, les périodes plus ou moins éloignées dans le temps.

Un conseil pour les généalogistes débutants 

J’en donnerai deux :

Il faut avoir de la rigueur, de la patience, de la persévérance. Il ne faut pas hésiter à reprendre sa réflexion plus tard, la nuit portant souvent conseil, et à tout remettre à plat si on ne trouve pas.

Conserver tous ses actes d’état-civil sous forme papier car un ordinateur peut se planter et si la sauvegarde n’est pas à jour, on peut perdre le travail de plusieurs semaines voire de plusieurs mois.

Commentaires

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  • Tomitch

    11 février 2021

    Bonjour Marie-Noëlle,

    Je me présente Olga Tomitch, cme vous je suis lancée dans la recherche de mes ancêtres, et j’ ai pu remonter jusqu’ a mon arrière arrière grand-mère Etiennette LEBRETON mariée avec GUILLAUME PHILIPPE 1795.
    En cherchant je vous ais trouvé, je pense qu’ il s’ agit du même aïeul. J’ aimerai en savoir davantage et partager si c’ est possible nos découvertes. Tres cordialement. Olga Tomitch.