Entretien avec Elise Lenoble, du blog d’Auprès de nos racines

Entretien avec Elise Lenoble, du blog d’Auprès de nos racines

Dans le cadre de notre rubrique sur les personnalités de la généalogie, nous donnons la parole à la généablogueuse Elise Lenoble, animatrice du blog Auprès de nos racines.

Présentez-vous-en quelques lignes.

Je suis passionnée de généalogie depuis 2004. J’ai commencé à pratiquer la généalogie en parallèle de mes études d’ingénieur, puis de mon métier d’ingénieur, que j’ai exercé pendant 6 ans. Par suite de mon déménagement dans la Marne, j’ai décidé de me reconvertir, et de faire de ma passion mon métier. Depuis je suis donc généalogiste professionnelle, et j’aide les gens à découvrir leurs racines. 

Ce qui me passionne en généalogie, c’est d’aller au-delà des simples noms et dates, et de découvrir l’histoire de nos ancêtres, pour essayer de comprendre quelle a été leur vie. Je me suis donc penchée sur la vie de beaucoup de mes ancêtres, qu’ils soient officiers d’infanterie ou simples paysans, afin de retracer leur vie et d’écrire leur histoire. J’ai ainsi fait de nombreuses découvertes passionnantes qui m’ont permis d’aller au-delà des idées reçues que nous pouvons parfois avoir sur nos ancêtres.

Quelle est votre activité actuelle ?

En tant que généalogiste professionnelle, mes activités principales sont la réalisation de recherches aux archives, et l’accompagnement de personnes à la recherche de leur histoire familiale.

Depuis un an, je propose également des formations en ligne consacrées à la généalogie. Deux premières formations sont déjà sorties : une sur les soldats de la Grande Guerre et une sur les recherches dans le cadastre napoléonien, et je travaille actuellement sur les suivantes.

En parallèle de cette activité professionnelle, je tiens aussi un blog, Auprès de nos racines, et une chaîne de vidéos sur Youtube, sur lesquels je partage mes découvertes et mes méthodes de recherche.

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

J’ai toujours été intéressée par les objets et souvenirs du passé que nous conservions dans la famille.

Parmi les affaires conservées par mes parents, il y avait en particulier une belle boîte laquée qui contenait toute une collection de cartes postales du début du XXème siècle. Un été, en lisant ces cartes postales, j’ai voulu en savoir plus sur les gens qui les avaient écrites, et c’est ainsi que j’ai commencé à vouloir retracer mon arbre généalogique pour mieux savoir qui étaient les personnes que je voyais mentionnées dans ces cartes postales.

Au fil des recherches, mon intérêt a vite grandi et je me suis attachée à remonter mon arbre généalogique à travers plusieurs départements du nord de la France (principalement la Marne, la Meuse et la Meurthe et Moselle, mais aussi l’Aisne, la Seine-Maritime, le Nord et le Pas de Calais). J’ai aussi quelques branches à l’étranger (en Belgique, Allemagne et Autriche).

Quelle est l’origine de votre nom de famille ?

J’ai pu remonter ma lignée patronymique jusqu’à la fin du XVIIème siècle, dans le Nord de la Meuse : dans un petit village qui s’appelle Thonnelle et à côté duquel mes grands-parents paternels vivaient encore dans mon enfance.

Il existe plusieurs branches Lenoble originaires de cette région qui couvre le Nord de la Meuse, des Ardennes et de la Meurthe-et-Moselle. Toutes ces branches ont certainement une origine commune, même si celle-ci n’a pas encore pu être établie.

En voyant mon nom, les gens pensent parfois que j’ai des origines nobles, mais il n’en est rien (du moins pas sur cette branche !). Lorsque l’on regarde les dictionnaires des noms de famille, le nom « Lenoble » viendrait plutôt d’un sobriquet pour désigner une personne ayant des attitudes nobles.

Concernant ma branche, aussi loin que j’ai pu remonter, mes ancêtres vivaient du travail de la terre (manœuvres, laboureurs, etc.). Mais les plus anciens d’entre eux signaient avec une signature assez soignée, ce qui semble indiquer qu’ils venaient d’un milieu plutôt instruit, et donc probablement aisé.

Quelle est votre découverte généalogique la plus marquante ?

Une de mes découvertes les plus marquantes est d’avoir retrouvé le dossier d’enfant assisté de mon arrière-grand-père, dans la Meuse. Il était né de père inconnu et avait perdu sa mère à l’âge de 1 an. Je ne savais rien sur son enfance. Tout ce que je savais sur lui, c’est qu’il était fromager. Grâce à son dossier, j’ai découvert beaucoup d’informations sur son enfance et sur ses placements en apprentissage dans différentes fromageries.

Et le plus émouvant dans son dossier, cela a été de retrouver des lettres qu’ils avaient écrites pendant son apprentissage. Grâce à ces lettres, j’ai pu découvrir ses sentiments par rapport au métier de fromager. En effet, à plusieurs reprises, il avait demandé à changer de travail car le métier de fromager ne lui convenait pas : il ne supportait pas d’être « enfermé tout le temps dans le mauvais air ». Mais il n’a pas eu le choix et a dû continuer ce métier.

Avant de découvrir ce dossier, je voyais mon arrière-grand-père avant tout comme un fromager. Et comme c’est souvent le cas lorsque nous ne connaissons que peu d’éléments sur un ancêtre, nous nous rattachons au peu que nous savons sur lui et cette information est considérée comme un élément qui définit notre ancêtre et lui donne une réalité. En lisant son dossier, je me suis rendue compte de la réalité qui se cachait derrière ce métier, et qu’être fromager était sûrement pour lui plus un fardeau qu’une vocation. Mais j’espère qu’avec le temps, il a fini par aimer ce métier.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre blog Auprès de nos racines ?

J’ai créé mon blog « Auprès de nos Racines » en mai 2012. Mon but, en créant ce blog, c’était de partager mes découvertes, mes méthodes de recherche et mes réflexions sur la généalogie. Depuis sa création, j’ai publié plus de 120 articles, sur des sujets assez variés. Ce qui m’intéresse principalement c’est de parler des nouvelles ressources que je découvre et qui permettent d’aller plus loin dans nos recherches sur nos ancêtres.

En général, les articles suivent mes projets et découvertes du moment. J’ai par exemple beaucoup parlé des recherches sur nos ancêtres militaires (pendant la Première Guerre Mondiale ou au cours du XIXème siècle), des recherches sur les maisons et lieux de vie de nos ancêtres, des ancêtres qui avaient des métiers particuliers (instituteur, sage-femme, cheminot, etc.).

Il y a quelques années, j’ai également commencé à écrire l’histoire de ma famille, sous forme de livrets. Je me suis particulièrement intéressée à nos ancêtres « invisibles » : ces ancêtres dont la vie semble avoir été tellement simple qu’on a l’impression que l’on ne pourra rien écrire à leur sujet. Et je me suis rendue compte, que l’on pouvait trouver énormément de choses à raconter sur chacun de nos ancêtres, quelle que soit leur situation : en s’intéressant à leur contexte de vie, à leur métier, etc. J’ai donc également publié plusieurs articles à ce sujet.

Un conseil pour les généalogistes débutants ?

Mon premier conseil, ce serait de prendre son temps : de prendre le temps de découvrir chaque ancêtre, d’essayer de comprendre quelle a été leur vie, et de ne pas se cantonner aux archives de l’état civil. Interroger les membres de notre famille et rechercher dans les archives familiales (photographies, cartes postales, etc.) pour les générations les plus proches, puis rechercher dans les archives départementales (parmi les documents numérisés ou non) tout ce que l’on peut trouver sur chaque ancêtre. Et enfin, si on le peut, se rendre sur les lieux de vie de nos ancêtres, rechercher leurs maisons, leurs tombes et les lieux qu’ils ont pu fréquenter. Cela aide à se rapprocher de nos ancêtres, à mieux comprendre leur vie, et cela donne envie d’en savoir toujours plus à leur sujet.

Mon second conseil, c’est aussi de se faire plaisir. L’important quand on fait de la généalogie comme loisir, c’est de faire ce qui nous plait : on peut remonter les branches très vite si on en a envie, et ensuite redescendre et redécouvrir chaque ancêtre. La généalogie est une passion faite pour durer : si on a fait des erreurs ou oublié des informations en remontant les branches un peu trop vite au début, on aura toujours le temps de corriger par la suite. Et reprendre sa généalogie est l’une des meilleures façons de redécouvrir nos ancêtres.

 

Commentaires

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  • GIRAUD ALAIN

    10 septembre 2018

    BONJOUR , VOICI UNE BOUTEILLE A LA MER . j’ai renvoyé mon test le 25/07/18 .je n’ai pas de nouvelles .
    sur le suivi : test activé mais pas reçu au labo.
    je ne sais qui contacter.
    qqu’un peut il m’aider .
    merci

    • E

      Elisabeth

      11 septembre 2018

      Bonjour M. Giraud, nous avons transféré votre message à notre équipe du support qui pourra vous aider.
      Si vous avez d’autres questions, vous pouvez également les contacter directement en vous rendant sur cette page :