Entretien avec Virginie du Fayet-Graves, généablogueuse d’histoiresnousici

Entretien avec Virginie du Fayet-Graves, généablogueuse d’histoiresnousici

Dans le cadre de notre rubrique sur les personnalités du monde de la généalogie, nous vous emmenons aujourd’hui dans le sud-ouest de la France, direction l’Aveyron, pour rencontrer Virginie du Fayet-Graves, généablogueuse d »histoiresnousici’.

Présentez-vous en quelques lignes.

Je m’appelle Virginie du Fayet–Graves, j’ai 35 ans. Je suis originaire d’un petit village de l’ouest aveyronnais où je réside toujours aujourd’hui avec ma petite famille.

Historienne de formation, je suis titulaire d’une maîtrise obtenue il y a une dizaine d’années à l’Université à Toulouse 2-le Mirail. Mon mémoire entrait dans le cadre d’études pour la carte archéologique de Midi Pyrénées, sous la tutelle du Service Régional de l’Archéologie et portait sur « l’occupation du sol au Moyen Age dans le canton de Capdenac – Gare (Aveyron) », une recherche en géographie historique, archéologie médiévale, et inventaire du patrimoine à travers les différentes sources de l’histoire.

Mes racines sont essentiellement aveyronnaises et lotoises, et présentent une certaine sédentarité, jusqu’à nos jours !

Quelle est votre activité actuelle ?

J’ai travaillé plusieurs années dans le milieu associatif en tant qu’agent de développement (étude et valorisation du patrimoine des villes neuves d’Europe du Moyen Age), et après un passage dans l’éducation nationale en tant que professeur documentaliste, me voici désormais dans la fonction publique territoriale, secrétaire de mairie d’une commune rurale. Un emploi très polyvalent qui m’amène parfois à aider d’autres généalogistes amateurs ou professionnels dans leur quête.

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

Je fais réellement de la généalogie depuis l’âge de 16 ans environ. C’est tout un contexte qui m’a conduite à la généalogie : au départ, en classe de CP je crois, l’institutrice nous avait demandé de dresser un premier arbre généalogique, une découverte pour moi et l’occasion d’interroger mes grands-parents et arrière-grands-parents sur leurs origines. Ma curiosité s’est éveillée.

Plus tard, ayant déjà le goût de l’histoire, j’ai repris les quelques recherches déjà entreprises par l’un de mes oncles paternels. Suite à son décès, prématuré, je me suis réellement plongée dans la continuité de son travail et la recherche de mes aïeux du côté maternel dont je ne connaissais pas grand-chose.

Mon parcours généalogique est plutôt saccadé, interrompu au gré d’autres loisirs et investissements personnels. Avec la multiplication des sources en ligne, les recherches étant ainsi facilitées, et grâce aussi à la multiplication des forums, blogs, cercles et groupes généalogiques (Cercle généalogique du Rouergue, groupe Généalogie en Aveyron en particulier), j’ai eu envie, et l’opportunité, de participer au dépouillement des registres BMS de ma commune et de découvrir ainsi d’autres aspects de la généalogie et la notion de partage des données.

Quelle est l’origine de votre nom de famille ?

Mon nom de naissance est : Graves. Dans le Sud-Ouest, le nom évoque en général un terrain caillouteux, graveleux. Cette branche est originaire du village de Loupiac, actuelle commune de Causse-et-Diège (Aveyron, limitrophe du département voisin du Lot) pour ce que je sais à ce jour. Au-delà les recherches sont à poursuivre sur le figeacois (famille de bourgeois et avocats). Je remonte pour cette branche jusque vers 1650.

Quelle est votre découverte généalogique la plus marquante ?

La découverte la plus passionnante est la quantité d’archives familiales découvertes dans le grenier de mes grands-parents, maison familiale ancienne. Des documents soigneusement conservés et transmis de génération en génération : des actes notariaux depuis le XVIIe siècle, des carnets de comptes, des cahiers d’écoliers, des lettres … et plus particulièrement une grande partie de la correspondance de mon arrière-grand-mère paternelle, Germaine, avec son époux, son frère et son neveu tous trois sur le front en 14-18 d’une part, et avec son autre frère alors missionnaire en Corée d’autre part.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre blog ‘histoiresnousici’ ?

À l’origine, l’idée était de partager mes découvertes avec ma famille essentiellement. Mais à la lecture des différents blogs généalogiques existants, passionnants, j’ai eu envie de sortir du cercle familial. Je me suis ainsi rendue compte de tout l’intérêt de « mettre au clair » l’avancement des recherches, les découvertes, anecdotes, et épines généalogiques. Tout ceci permet de remettre en ordre des notes, de se replonger dans des branches délaissées, de pointer des éléments jusque-là passés inaperçus, et plus particulièrement, dans mon cas avec une généalogie très localisée tant du côté paternel que maternel, de faire de liens entre branches et familles. Je regrette simplement de manquer de temps pour l’alimenter comme je le souhaiterais, pour participer aussi aux différents challenges et généathèmes proposés à travers la blogosphère généalogique, articles que je prends beaucoup de plaisir à lire.

Un conseil pour les généalogistes débutants ?

De l’organisation et de la minutie : prendre soin de tout noter. Chaque information pouvant paraître un jour insignifiante peut prendre tout son sens le lendemain, au regard d’autres trouvailles.

Ne surtout pas s’arrêter aux noms et dates, ne pas négliger les témoins et leur importance, les professions, les lieux de vie. Personnellement, j’accorde beaucoup d’intérêt aux aspects sociologiques, démographiques, géographiques induits par la recherche généalogique. L’anthroponymie est très importante aussi : veiller à orthographier correctement les noms, tels qu’ils ont été consignés dans chaque acte. Et surtout ne pas se laisser effrayer par la paléographie, apprentissage parfois déroutant, nécessitant persévérance, mais tellement réjouissant au final.

Commentaires

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  • feuillesdardoise

    26 janvier 2015

    Ravie de faire plus connaissance grâce à cet entretien ! A bientôt donc sur nos blogs respectifs sans doute…

  • straub

    27 janvier 2015

    super, c’est vraiment génial

  • straub

    27 janvier 2015

    Je suis comme vous quand je retrouve une arrière arriière cousine qui a eu ses 95 bougies. mon réflex a été de lui demandé les gouts, les détails des souvenir sur les oncles et tantes. Chose qui ne sera jamais administratif.

  • lescousinsdetoulouse;-)

    28 janvier 2015

    Bravo, j’admire ce travail réalisé ! Je trouve ça tellement enrichissant de transmettre ces « histoires familiales » aux générations vivantes et celles à venir. J’aimerais prendre le temps de faire la même chose de mon côté ! un jour peut-être ….

  • DELPAL

    28 janvier 2015

    la genealogie est effectivement passionnante je suis aussi d’origine de l’Aveyron famille Delpal d’Agués pres du Chateau de Severac je remonte environ jusqu’au environ de 1500

  • Félix Poullet

    28 janvier 2015

    Très intéressant ! J’ai commencé mon arbre il y a 6 mois, plus j’avance plus les recherches me passionnent. J’apprends lentement mais surement à utiliser les bonnes méthodes.

  • Virginie

    30 janvier 2015

    Merci à tous pour vos commentaires,
    et Merci à Elisabeth pour cet article me permettant entre autres de découvrir d’autres geneabloggeurs et pleins de gens passionnés eux aussi …