Entretien avec Denis Beauregard, pionnier de la généalogie en ligne

Entretien avec Denis Beauregard, pionnier de la généalogie en ligne

Aujourd’hui nous avons l’immense plaisir de vous faire connaître un peu mieux Denis Beauregard, généalogiste québécois. Figure emblématique de la généalogie, il est le pionnier de la généalogie en ligne. Il évoque son parcours généalogique, son histoire familiale et bien sûr son incontournable site FrancoGène ainsi que son grand projet  de Généalogie des Français d’Amérique du Nord. Voici le portrait d’un généalogiste complet.

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

J’ai une formation d’ingénieur spécialiste de l’informatique. En 1997, j’ai voulu prendre une année sabbatique, puis j’ai tenté l’aventure du web et je suis devenu généalogiste à temps plein. Mais j’avoue que j’aimerais retrouver pour 2 ou 3 ans un travail dans ma spécialité d’origine…

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

Je pense que cela vient de mon grand-père qui faisait des casse-têtes.

En généalogie, je m’intéresse surtout à la reconstitution des familles avec les morceaux que l’on peut trouver ! Une autre raison, c’est que j’ai été pendant longtemps un solitaire et que c’est un passe-temps bien approprié dans ces conditions.

La passion étant ce qu’elle est, j’ai fait d’abord ma généalogie personnelle (une ascendance complète jusqu’aux immigrants venus d’Europe), puis j’ai recherché tous les Beauregard. À partir de 1995, pour mettre à profit la notoriété que j’avais sur Internet, je suis devenu spécialiste des origines étrangères.

Quel est l’origine de votre nom de famille?

L’immigrant français, André Jarret, venait d’une petite famille de Vignieu (Isère). On a découvert qu’elle louait au seigneur du lieu des terres dont une s’appelait Beauregard. André serait arrivé avec le régiment de Carignan et Beauregard aurait été son nom de guerre. Puis, il se fit appeler Sieur de Beauregard. À la génération suivante sont apparus les Jarret dit Beauregard, puis dans ma lignée, les Beauregard dit Jarret devenus des Beauregard. Certaines branches ont toutefois conservé Jarret, Jarest ou Sharray (une branche américaine), et même Vincent (du nom d’un fils d’André).

Quelle est la chose la plus intéressante que vous avez découverte sur votre famille?

Des racines profondes en France. Un autre Beauregard avait découvert le lieu d’origine en France et ramené un grand nombre de documents qui ont été déposés aux Archives nationales du Québec après la mort de son frère. En 1992, j’ai classé toutes les informations trouvées dans ces 18 boîtes, pour découvrir parmi les papiers terriers les Jarret de Vignieu et les rares filiations possibles. Par un coup de chance, j’ai pu retracer 5 générations de plus (l’autre Beauregard n’avait trouvé que le grand-père de l’immigrant).

Pouvez-vous présenter à nos lecteurs FrancoGène ?

Il a été d’abord développé comme site de référence couvrant d’abord le Québec puis la francophonie grâce à quelques collaborateurs. Ces derniers ont par la suite construit d’autres sites pour augmenter les informations disponibles. Il y avait également une liste de sites mais avec les années, c’est devenu impossible de la gérer. À partir de 2003, j’ai mis en ligne une base de données sur les familles anciennes du Québec, ce qui est devenu le projet GFAN présenté ci-dessous. Entre-temps, j’ai ajouté quelques listes de référence, comme les immigrants, les anciennes paroisses du Québec ou les premières familles acadiennes.

Le site a été le premier en français à être dédié uniquement à la généalogie, ceci en 1995. Je l’ai d’abord nommé Francêtres, puis j’ai acquis un autre nom de domaine (revendu en 2003) pour continuer avec Francogene.com, utilisé pour la version anglaise du site et devenu à ce moment son adresse unique.

Quels sont les travaux actuels ou déjà portés à terme ?

Le plus important est le projet GFAN ou Généalogie des Français d’Amérique du Nord. Il s’agit d’une base de données présentée de plusieurs façons. Il y a d’abord une version sur Internet, avec les familles jusqu’en 1721. Ensuite, une version est vendue sur un cédérom avec les familles jusqu’en 1780, mais comme on trouve environ la moitié des enfants mariés, les données dépassent parfois 1825. Un client peut aussi acheter une version personnalisée contenant sa propre généalogie, ou encore une version pour les familles Beauregard. Un projet en veilleuse est la reconstruction complète du site.

J’ai un autre projet personnel et qui n’est pas sur le site, soit l’identification des paroisses des anciens diocèses de France. Pour le moment, je peux identifier un grand nombre de communes à partir du diocèse ancien, mais le projet est loin d’être assez complet et les données sont difficiles à trouver. Par ailleurs, je travaille à temps plein sur le projet GFAN et je n’ai pas le temps pour cet autre projet.

Qu’est-ce que les généalogistes peuvent trouver sur votre site ?

Le principal élément est la reconstitution des familles établies dans les anciennes colonies françaises du continent nord-américain, soit la Généalogie des Français d’Amérique du Nord. En plus des familles, il y a un index par département français pour permettre aux Français de découvrir s’ils ont des cousins parmi nos pionniers. À noter que je suis parti des années anciennes en visant le rattachement de toutes les familles au lieu de rechercher des immigrants de toutes les années.

Les données les plus anciennes de la base de données datent de l’an 25, car j’ai retenu les filiations médiévales qui me semblent valides. Pour certains ancêtres, en effet, on a pu remonter plus de quinze siècles avant leur arrivée en Nouvelle-France. D’autres éléments anciens comprennent la liste des paroisses du Québec et un guide pour aider les étrangers à faire leurs recherches en France.

Quels sont les projets de FrancoGène pour l’avenir ?

Une refonte complète du site pour être au goût de 2012 !

Quel est selon vous l’avenir de la généalogie?

De plus en plus de données vérifiées. Un jour, les sites des archives comprendront qu’ils doivent avoir des liens directement vers les images pour ceux qui veulent documenter leurs recherches. Pour le moment, il faut préciser la commune, la paroisse, le registre, le numéro d’image, alors qu’un lien devrait suffire.

Un conseil pour les généalogistes débutants ?

Commencez par vous et ne cherchez pas tout de suite votre parenté avec une autre personne ayant le même nom de famille que vous.

Nous remercions chaleureusement Denis Beauregard de nous avoir accordé cet entretien et nous lui souhaitons de réaliser ses prochains objectifs. Nous sommes d’ailleurs impatients de découvrir le nouveau visage de FrancoGène…

Commentaires

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  • vanessa

    1 juin 2012

    bonjour , je recherche mes enceitre mais je ne suis pas capble de tout les trouver jai seulement trouver mes ariere grand parent mais je ne suis pas capable daller plus loin ,comment puisje les retrouver sinon esce que sa coute cher faire son arbe genealogique par un profesionnelle et ou qui faut que jaille pour sa merci a vous

  • Réjean Rocque

    2 juin 2012

    Bonjour Vanessa,
    Le mieux est de s’abonner à des sites payants ainsi vos données seront les plus crédibles. Le plus simple dans vos recherches est d’obtenir les actes de mariages en premier car dans bien des cas tous les intervenants des deux familles apparaissent sur le registre de l’église. Après il vous sera facile de trouver les autres actes comme de naissances et de sépultures…A++

  • François Jaret

    20 décembre 2013

    C’est très fascinant, je suis débutant depuis une semaine et j’ai découvert mon ancêtre André Jarret !’!!!! Je suis François Jaret…

  • bjguilloux@hotmail.com

    15 mai 2014

    Je me demande ce que D. Beauregard a trouvé ou est curieux de découvrir sur ces ancêtres du nom de de Reggio car, si les légendes familiales sont véridiques, il descend des Guelfes dans ce qu’est aujourd hui l Italie!