Entretien avec Michel Banville, président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie

Entretien avec Michel Banville, président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie

Aujourd’hui dans notre rubrique ‘Entretiens’ dédiée aux acteurs du monde de la généalogie, nous vous emmenons au Québec. Nous accueillons Michel Banville, président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie, que nous avons eu le plaisir de rencontrer à Marseille, lors du XXIIe congrès national de généalogie.

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

J’ai une formation en communication, en administration et en sciences politiques et je suis diplômé de l’université Laval à Québec. J’ai fait carrière comme cadre au gouvernement du Québec en gestion des opérations et en gestion de projets. Je suis membre de la Société de généalogie de Québec depuis 1998, de la Société de généalogie de Lévis et du Cercle de généalogie de la Manche. J’ai été vice-président de la société de Québec, président du Bureau permanent des congrès internationaux des sciences généalogiques et héraldiques et je suis actuellement président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogies depuis 2010.

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

Dès mon jeune âge, je questionnais mes parents et grands-parents sur nos origines. Mon patronyme Banville étant peu répandu au Québec, ma grand-mère maternelle dont la mère était fille d’Irlandais venus au Québec en 1849, mon grand-père maternel né à Bruxelles, autant d’histoires familiales intrigantes qui ont éveillé ma curiosité. Comme plusieurs, à l’adolescence, ces préoccupations furent mises en veilleuse pour réapparaitre à l’âge adulte. C’est ainsi que je suis devenu l’historien de la famille et le gardien de la mémoire familiale.

Quel est l’origine de votre nom de famille?

Le patronyme Banville est d’origine normande, plus précisément du Calvados. Une commune, près de Bayeux, porte ce nom et est très probablement à l’origine du patronyme. Des familles de noble extraction ont porté ce nom, mais elles ne sont pas de mon ascendance qui est de Longvillers, près de Caen. Toutefois, des actes datant du 12e siècle relatent la présence de Banville.

Quelle est la découverte la plus intéressante que vous avez faite sur votre famille?

Récemment, j’ai réussi à établir l’origine de mon ancêtre arrivé en Nouvelle-France en 1750. Sur la base d’une preuve par présomption, j’ai pu établir qu’il était venu lors d’une expédition de pêche à la morue à Gaspé et, qu’après avoir déserté, il s’était installé à Rimouski. Un article a d’ailleurs été publié sur le sujet dans la revue de la Société de généalogie de Québec, L’ancêtre. Concernant mes origines maternelles, j’ai pu retrouver l’ascendance de mon grand-père De Coster dans le Brabant flamand et même photographier la maison où il est né, à Bruxelles. La famille de ma mère ignorait tout de leur branche paternelle, car mon grand-père ne parlait jamais de son passé et de sa famille en Belgique.

Pouvez-vous présenter à nos lecteurs la FQSG ?

La fédération est un organisme de regroupement et de représentation visant la promotion et l’épanouissement de la généalogie au Québec et à l’étranger. Les buts de la Fédération sont les suivants : regrouper et représenter les organismes de généalogie du Québec, favoriser les communications et la coordination entre les organismes qui poursuivent des buts similaires au Québec ou à l’étranger, favoriser l’épanouissement des organismes de généalogie au Québec, organiser tout type de manifestations pour la promotion et le développement de la généalogie, imprimer et éditer des publications favorisant la vulgarisation de la généalogie, attester la compétence en généalogie.

Actuellement, plus de soixante-dix sociétés qui rassemblent près de 20 000 membres en font partie.

Comment l’association fonctionne-t-elle ?

La fédération a un site Web et une page Facebook accessibles au grand public qui peut y trouver une foule d’informations. Nous avons une permanence pour le suivi de nos activités, les relations publiques, le support à nos sociétés membres et au public en général. Nous avons aussi des projets en partenariat avec la FFG dont le Fichier Origines qui permet de répertorier des informations sur l’origine des ancêtres français qui se sont installés au Québec. Un réseau de communication a été instauré avec nos collègues canadiens, américains et français pour échanger sur nos projets et nos préoccupations communes. Chaque année, en novembre, nous organisons, avec nos sociétés, un événement appelé la Semaine nationale de généalogie, ayant pour but de promouvoir la généalogie auprès de la population et plus spécifiquement auprès des jeunes que nous rejoignons aussi avec notre programme Jeunéalogie dans les écoles. La fédération tient annuellement un Conseil de généalogie pendant lequel sont discutés ses orientations et les grands dossiers avec ses sociétés membres. Un congrès bisannuel, avec un programme de conférences et d’ateliers, est tenu pour favoriser les échanges et sensibiliser la population à la recherche. Enfin, la fédération reconnait les compétences des généalogistes qui le souhaitent par un processus rigoureux d’évaluation sous la responsabilité de son Bureau québécois d’attestation des compétences en généalogie.

Quels sont les travaux actuels ou déjà portés à terme ?

La fédération effectue des représentations auprès des gouvernements pour faciliter l’accès aux données qui sont d’intérêts pour les généalogistes. Actuellement, nos démarches ont pour objectif l’accès aux données du recensement canadien de 1921 et l’accès aux actes de décès du Québec de plus de 10 ans. Nous avons, cette année, retenu les services d’un juriste spécialisé sur le droit des auteurs afin d’obtenir un avis juridique sur l’utilisation des travaux de nos sociétés et des généalogistes par des tiers. Cet avis a été rendu disponible à nos sociétés et leurs membres pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits si nécessaire.

Quels sont les projets de la fédération pour l’avenir ?

Inspirés des ateliers de généalogie dans les centres EPIDE en France, nous envisageons un projet pilote avec un centre d’aide aux jeunes de la rue qui pourra par la suite être offert à d’autres centres du Québec. De plus, nous sommes à consolider un réseau canadien de sociétés de généalogie afin d’échanger sur nos préoccupations communes et de concerter nos démarches auprès des décideurs politiques.

Quel est selon vous l’avenir de la généalogie?

La recherche généalogique fait partie d’un processus de recherche identitaire et, de ce fait, je ne crois pas qu’elle soit en voie de disparaître. L’intérêt croissant du public de tout âge, les articles et émissions de télé sur le sujet, les sites en augmentation sur le Web témoignent de cet intérêt. Ce qui est plus préoccupant, c’est l’adhésion aux sociétés de généalogie qui est en légère décroissance. Internet et la mise en ligne de l’état civil et des archives y contribuent pour beaucoup; nos sociétés ne peuvent plus se limiter à offrir des répertoires de mariages… ou l’accès à des manuscrits. Je pense qu’elles doivent miser sur une offre de formation, d’accompagnement et de support aux chercheurs. Elles doivent aussi être plus présentes sur le Web pour offrir des services et des bases de données, inédits et accessibles en partie au grand public pour attirer son attention mais surtout en exclusivité à leurs membres pour favoriser l’adhésion.

Un conseil pour les généalogistes débutants ?

Internet offre beaucoup d’informations, certaines entreprises ont vite compris les occasions d’affaires qu’offre l’intérêt croissant pour la généalogie et le grand public est avide de solutions rapides et faciles. Mais la généalogie est une science et toute démarche scientifique requiert de la rigueur et de la méthode, ce que n’offrent pas les sites sur le Web. Donc, il y a un passage obligé qui consiste à consulter une société de généalogie, voire à y adhérer, pour bénéficier de l’expérience des généalogistes compétents et recevoir une formation adaptée à ses besoins. De plus, les sociétés mettent souvent à disposition des chercheurs des archives, des documents et des bases de données non accessibles sur le Web. Ensuite, les sites sur le Web viendront compléter les sources de consultation et d’échanges.

Commentaires

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  • Vincent Lamy

    27 juillet 2013

    J’ai été très intéressé de lire des informations sur la Fédération québécoise de généalogie.
    Je m’intéresse aussi à la mienne avec mon cousin.
    Y-a-t-il beaucoup de Lamy au Québec ?

    Très cordialement

    Vincent Lamy
    22 rue du déversoir
    6111 Landelies, Belgique

  • Georgette

    13 août 2013

    Le nom de Lamy n, est pas courant au Canada

  • A

    AGCF

    24 juillet 2014

    Informations généalogiques France-Québec
    actualités 1995-2014
    Poitou-Charentes et Val de Loire
    Bulletin périodique Issn 1267-7957 support papier
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