Bravo Juloz! Je n’ai pas de compte Facebook ou autre donc je ne peux suivre votre blog mais ce reportage suffit à nous faire comprendre que vous êtes intéressant. Continuez!
Dorothée Sastre Miralles
S’il préfère ne pas dévoiler son identité, le généablogueur Juloz, auteur du blog Mes Ancêtres, 40 générations a accepté de se livrer dans les pages de notre blog. Voici un nouveau portrait dans notre rubrique des personnalités du monde de la généalogie.
Présentez-vous en quelques lignes.
Je suis présent sur internet sous le pseudonyme de « Juloz » pour préserver mon identité et ma famille. J’ai la quarantaine passée depuis peu et j’habite à Nantes depuis 20 ans. Je suis né dans le sud Vendée, dans le Marais poitevin près de la Venise Verte, où j’ai passé toute mon enfance jusqu’à l’obtention de mon Bac. Je suis ensuite parti en Alsace où j’ai obtenu un diplôme de BTS Commerce International, pour m’installer finalement dans la région nantaise après mon service militaire. J’ai travaillé dans plusieurs domaines professionnels : grande distribution, multiplex cinématographique, assurances, immobilier, sport… Je suis assez polyvalent.
Quelle est votre activité actuelle ?
Je suis chercheur ! (rires) En fait, je recherche une nouvelle occupation car je négocie actuellement une rupture conventionnelle avec mon employeur pour me recentrer vers un métier qui me correspond mieux.
Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?
J’avais 18 ans, je pense, et un jour mon père me montre l’acte de naissance de mon arrière-arrière-grand-père Urbain, coiffeur puis agent d’assurances à Tours (Indre et Loire). Ca a été le déclic ! Il est né de père inconnu à Montauban (Tarn et Garonne) et d’une mère qui ne s’est jamais mariée et qui, dans la légende familiale, était mystérieuse car on ne savait pas grand-chose d’elle. Elle s’appelait Pétronille ! Rien que son prénom était étrange ! Parler d’elle était tabou car elle avait fait un enfant toute seule au XIXe siècle. La honte à l’époque… J’ai toujours aimé les enquêtes policières et je dévorais aussi tous mes albums de Tintin que j’ai fini par connaître par cœur tellement je les lisais. Donc, j’ai voulu en savoir plus sur cet arrière-grand-père et remonter grâce à lui mon arbre généalogique. Je mettais alors mon doigt dans l’engrenage, sans savoir que 20 ans plus tard, j’aurai plus de 2800 personnes dans mon arbre !
Quelle est l’origine de votre nom de famille ?
Le nom de mon AAAGM Pétronille est LAUZELY, un nom hyper rare donc facile pour les recherches. Cela vient du vieil occitan « l’auzel (ou aucel) » qui veut dire « l’oiseau ». Le son « i » à la fin du nom pourrait désigner celui qui s’occupe d’oiseaux, ou alors un sobriquet « le petit oiseau », voire pour quelqu’un qui bouge de villages en villages. Je dis ça car les recherches sur ma lignée agnatique s’arrêtent assez tôt au XVIIIe siècle: ma famille ne s’est ancrée dans aucun village de la région du Quercy dans les environs de Lauzerte. Je cherche toujours… Le nom a été modifié phonétiquement sur l’acte de naissance de mon arrière-grand-père, l’enfant naturel de Pétronille. On n’a jamais su pourquoi.
Quelle est votre découverte généalogique la plus marquante ?
Il y en a beaucoup et je ne saurais pas par quoi commencer ! Au fil des 20 ans de recherches que j’effectue en collaboration avec mon père qui est lui aussi passionné par la généalogie, j’ai découvert tellement d’histoires sur tellement de personnages différents dans tellement de lieux. Entre la découverte plausible du « père inconnu » de mon arrière-grand-père et de deux autres filles qu’il aurait eues avec Pétronille, ma grand-tante Louise, femme de chambre à la cour du Tsar de Russie, mon grand-oncle auvergnat Pierre, hors-la-loi unijambiste qui a fini sa vie au bagne de Cayenne, l’histoire de mes ancêtres sur les terres constantinoises en Algérie et les côtes barbaresques, mes familles belges et allemandes fuyant la misère pour s’installer en région parisienne durant la Commune, la découverte fortuite de cousins généalogiques encore vivants et une ascendance noble par les puissantes familles de BIRON et LUSIGNAN qui me fait remonter jusqu’à Charlemagne d’un côté et Hugues Capet de l’autre. Je pense sérieusement écrire un bouquin pour raconter tout ça ! En plusieurs tomes, bien sûr.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre blog Mes Ancêtres, 40 générations ?
Avant mon fameux bouquin, mon blog me permet de transmettre facilement dans un premier temps ces histoires à ma famille pour qu’ils puissent suivre et lire mes découvertes, ensuite pour partager mon savoir et mon expérience au monde entier, notamment à d’autres gens passionnés comme moi par la généalogie. Je sais que quelques membres de ma famille trouvent la généalogie barbante voire inutile (la fameuse question : « mais pourquoi tu fais ça ? »), mais je me suis rendu compte qu’ils étaient finalement curieux de connaître eux aussi leurs origines. Je ne prétends pas avoir le talent et le style littéraire d’un écrivain « professionnel » pour obtenir le Prix Goncourt. J’écris simplement, avec mon style à moi pour être le plus clair possible et être compris par le plus grand nombre. Mais les commentaires positifs laissés par les internautes m’ont réconforté. Créer un blog prend peu de temps mais demande quand même un minimum de préparation, notamment sur la narration et les illustrations (actes, cartes, photos, etc…). Je l’ai créé en 2015 pour participer au Challenge AZ, initié par Sophie BOUDAREL, qui contraint de publier un billet par jour en lien avec la généalogie durant le mois de juin. Cela m’a aidé d’une certaine façon à structurer mes histoires et dans le même temps, à me lancer un défi personnel. J’essaye, avec mon blog, de mélanger mes connaissances, mes trouvailles et mon histoire personnelle et familiale avec l’Histoire avec un grand « H ». J’ai toujours adoré l’Histoire/Géo à l’école et grâce à internet et Wikipédia, j’en apprends encore maintenant tous les jours. J’aime aussi l’héraldique (les blasons) que je distille dans mes publications.
Un conseil pour les généalogistes débutants ?
Commencez par ce que vous détenez : fouillez la malle du grand-père au grenier ou les tiroirs de tata Jeannette quand vous lui rendez visite (avec son accord, bien sûr), ou tout simplement posez-leur des questions, tant qu’ils sont en vie ! Profitez de ces instants pour les enregistrer sur un matériel audio (cassette ou mp3) afin de recueillir le maximum d’informations qu’ils possèdent sur leur famille. N’allez pas trop vite dans vos recherches sur internet ou en salle de lecture aux Archives Départementales : lisez bien l’intégralité des actes, on passe souvent devant des détails qui débloqueront finalement une branche (un oncle présent à un mariage, un témoin lors d’une naissance, etc…) Vérifiez et revérifiez vous-même les données des arbres publiés sur internet : il y a souvent des erreurs !
bernard Lauzely
1 avril 2016
Tres beau travail FELICITATIONS