Un travail de petite fourmi pour retracer ton histoire, l’Histoire des tiens. Chapeau bas, Madame !
Entretien avec Lucie Delarosbil, généablogueuse de Fouilles Trouvailles
- De Elisabeth
Dans le cadre de notre rubrique sur les acteurs de la généalogie, nous partons aujourd’hui au Québec en compagnie de Lucie Delarosbil, généablogueuse de Fouilles Trouvailles. Voici le portrait d’une passionnée.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Depuis 21 ans, je vis à Québec. Je suis née en Gaspésie. J’ai grandi à Paspébiac près de la Baie des Chaleurs. Dans ma famille d’origine, je suis la première de trois enfants. Ma mère enseignait et mon père voyageait pour travailler dans la construction. À 17 ans, j’ai quitté mon village pour aller étudier au Cégep de Trois-Rivières. Ensuite, j’ai fondé une famille de trois enfants. Plus tard, je suis retournée aux études, à l’Université Laval, pour compléter un BAC en communications publiques. Puis, trois petits-enfants sont venus s’ajouter à ma vie. De 2006 à 2009, ma grand-mère, ma mère, ma fille, ma petite-fille et moi-même avons vécu une expérience matrilinéaire de cinq générations de filles vivantes. C’est inoubliable. En 2010, j’ai publié deux livres de poésie.
Quelle est votre activité actuelle ?
J’en ai plusieurs. Je me consacre à la généalogie et à l’histoire des ancêtres des familles de Paspébiac. J’écris des articles que je publie sur mon blogue Fouilles Trouvailles. La lecture, l’écriture et la recherche occupent beaucoup de mon temps. J’aime transcrire des documents anciens. Je me rends dans les centres d’archives et les bibliothèques pour compléter des recherches. En ce moment, je suis très prise par l’histoire des Acadiens et celle des Premières Nations. Depuis 2012, je fais du bénévolat à la Société de généalogie de Québec, en tant que responsable des périodiques à la bibliothèque. Aussi, je fais de la représentation pour le comité héraldique dans des événements spéciaux à Québec. Cette année, j’ai écrit un article sur mon patronyme qui a été publié dans la revue L’Ancêtre. Bien sûr, pour faire connaître mon travail de généalogie, comme beaucoup de généablogueurs, je suis active sur des réseaux sociaux : Twitter pour Fouilles Trouvailles, et Facebook pour les Descendants Bertrand Darospide et les Descendants des ancêtres de Paspébiac.
Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?
À 29 ans, lors d’une visite chez mes parents, j’ai trouvé deux répertoires sur les habitants de notre village : les BMS de 1773 à 1960. Évidemment, la section de mon nom de famille a aussitôt attiré mon attention. J’ai été fascinée par la brève description de notre ancêtre d’origine basque, et, surtout, surprise qu’il ne soit pas d’origine normande, comme on l’avait longtemps cru. En 2003, en tentant de produire les quatre lignées de mes grands-parents, je me suis rendue compte de l’ampleur du travail à accomplir. J’étudiais à temps plein, donc je n’avais pas le temps de me consacrer à cette tâche grandiose. Au printemps 2007, en préparant un voyage en France, j’ai sérieusement décidé de m’investir dans la recherche de mon ancêtre basque. J’ai contacté des responsables de sites de généalogie basque. J’ai travaillé avec une chercheure intéressée par la même recherche. En automne, grâce à un livre de Jean-Claude Paronnaud, et à la mairie de Bidart, tout a débloqué sur l’ancêtre. J’avais réalisé le site Delarosbil, le mystère de Bertrand. J’ai continué d’y inclure de nouvelles pages pendant deux ans. Fin 2009, j’ai commencé à collaborer avec le site Généalogie & Origines Pyrénées Atlantiques. En 2010, j’ai créé mon blogue. Entre 2008 et 2011, je suis allée trois fois au Pays Basque. Depuis, je ne cesse de poursuivre mes fouilles et de publier mes trouvailles.
Quel est l’origine de votre nom de famille ?
L’ancêtre des Delarosbil est aussi celui de tous les Delarosbel, Delarosby, Delarosbyl, Derosby, Derosbie et Desrosby d’Amérique du Nord. Il était né au 18e siècle, à Bidart, dans le Labourd, au Pays Basque. Il était inscrit Darospide sur son acte de baptême et Darrosbide sur son registre de la marine. Son arrière-grand-père paternel, époux de l’héritière de la maison Etcheparea, était né sous le domonyme Rospide, nom de la maison de ses ancêtres à Bardos. D’où venait le premier recensé en 1594 dans cette commune ? Encore difficile de savoir ! Jean-Baptiste Orpustan situe l’origine du nom de famille depuis le 12e siècle, en Soule, sous le toponyme Arrozpide qui signifie en français « chemin de l’étranger ». Par ailleurs, au 14e siècle, en Béarn, une famille Rospide avait vécu à Rivehaute et, une maison Rospide, existé à Sauveterre. De même, on trouve une référence à Jaxu, en Basse-Navarre. Je continue de chercher le chemin parcouru par ces Arrospide, devenus Rospide, entre ces différents lieux. De la Soule (au 12e), en est-il un qui soit passé en Béarn (au 14e), avant qu’un autre arrive à Bardos (au 16e)? Ce genre de questions alimente ma quête généalogique. Une expérience très marquante fut ma visite au domaine de Rospide, à Bardos, en juin 2010.
Quelle est la ou les découvertes les plus marquantes que vous avez faites sur votre famille ?
La découverte la plus marquante est une peine de mort à Louisbourg en 1740. À la suite d’un procès pour trois assassinats sur un bateau de pêche, Bertrand Darospide dit Detcheparre, de Bidart, le père de mon ancêtre gaspésien, fut reconnu coupable et mis à mort d’une façon atroce. Cet évènement semble avoir aussi marqué l’histoire de Louisbourg. Une autre découverte marquante est celle de ce même ancêtre qui fut enfermé dans les prisons d’Angleterre, de 1758 à 1763, pendant la guerre de Sept Ans. Les autres découvertes concernent la variété de mes origines (basques, bretonnes, normandes, irlandaises, écossaises, jerséaises, portugaises, anglaises, allemandes), les métissages avec des femmes autochtones (micmaques, abénaquises, malécites) et métisses, les nombreuses familles acadiennes qui ont vécu l’exil pour fuir la déportation. Mes dernières découvertes sont trois filles du roi arrivées à Québec en 1663 et 1668. C’est fantastique, la généalogie ! Et je n’ai pas fini !
Un conseil pour les généalogistes débutants ?
Oui, passionnez-vous ! Fouillez. Fouillez. Fouillez. Lisez. Partagez vos trouvailles. Créez votre site ou votre blogue. Inscrivez-vous sur des réseaux sociaux. Suivez d’autres passionnés. Lisez leurs articles. Inspirez-vous. Écrivez. Lisez les vieux documents, les livres anciens. Faites des projets. Réalisez-les. Soyez patients et persévérants.
Rose-Lyne Delarosbil
17 décembre 2013
Bravo Lucie de t’impliquer de cette façon. Tes conseils pour les généalogistes débutants sont bons à suivre. Je te lis passionnément,,,,,,,,,,,,,,,,,,«Bisous»,,,,,,,,,,,,,,,,xxx,,,,,,,,,,,,,,,,,