Le Tour de France à travers les décennies : des photos inédites de la course
- De Elisabeth
Le Tour de France est une compétition cycliste extrêmement populaire qui remonte à 1903, lorsqu’une course a été organisée pour augmenter les ventes d’un journal. Depuis, le Tour est devenu l’un des événements sportifs les plus prestigieux et les plus suivis au monde. S’étendant généralement sur une période de trois semaines en juillet, il couvre une distance d’environ 3 500 kilomètres et est divisé en 21 étapes. Chaque année, des cyclistes du monde entier se rendent en France pour concourir, et des millions de personnes se massent le long du parcours pour les voir.
Organisée depuis plus de 100 ans, la course occupe une place importante dans la mémoire des Français qui ont grandi en la regardant. Vous avez été nombreux à participer à notre concours vous invitant à partager vos photos et souvenirs du Tour de France. Face aux nombre de photos reçues, nous avons décidé d’attribuer 3 prix au lieu d’un seul. Voici les finalistes et les gagnants.
1922
Rudy Berwart est le petit-fils du coureur belge Camille Leroy (1892-1952)
« Mon grand-père était coureur cycliste professionnel de 1919 à 1928. Il a participé quatre fois au Tour de France », raconte Rudy. « En 1921, il a terminé huitième du classement général mais dut abandonner en 1922 , 1923 et 1924. Il était marchand de vélo à Namur puis à Gembloux. Je ne l’ai malheureusement pas connu. Lors du Tour de France en 1922 , il est tombé lors de la première étape. Blessé au genoux, il a fait la deuxième et il a malheureusement dû abandonner sur la troisième étape. On voit sur la photo mon grand-père signaler à un commissaire son abandon.
Je suis un passionné de cyclisme. Je participe tous les week-end au course Master (vétéran). Je vais voir le Tour presque chaque année, l’année passée au Ventoux et cette année au Galibier.«
1929
Alexis Wlodarczyk a partagé une photo de son arrière-grand-père, Alois Racko, prise au départ du Tour en 1929.
« Des spécialistes ont reconnu un vélo «automoto » », précise Alexis. « Alois était ouvrier chaudronnier. Originaire de Ďurďové en Slovaquie, il travaillait à l’usine des Batignolles de Nantes et logeait dans les fameuses cités des Batignolles. Comme tout ouvrier, le vélo était son principal moyen de locomotion et pour lui aussi un sport. Il participa au Tour 1929 dans l’équipe Bretagne mais abandonna après six étapes. Je n’ai jamais su pourquoi.
Le Tour de France est le seul résultat sportif dont j’ai trouvé une trace. Alois sera naturalisé Louis en 1934 pour intégrer une équipe à ce qu’on m’a raconté. Mon grand-père a toujours regardé le Tour de France. Je suis convaincu que c’était une sorte d’hommage à son père. »
1949
Sara Picazo a déniché de vieilles photos de famille datant de 1949. “En cherchant dans ma mémoire, je me suis souvenue de vieilles photos de mon grand-père maternel, Maurice Lottin », dit Sara. « Je les ai sorties d’un album et je me suis aperçue que cela parlait du Tour de France en 1949 à La-Villedieu-Les Poêles (dans le département de la Manche) en le lisant au dos sur certaines photos.
Je me demande comment mon grand-père a pu être à cet endroit, lui qui a habité toute sa vie à Versailles. J’ai demandé à ma maman des explications et elle n’en sait strictement rien. »
« Elle a toujours été étonnée de voir ces photos car elle ne savait pas que son père aimait tant le cyclisme même si lorsqu’elle était enfant, il lui racontait de temps en temps de petits exploits que faisaient certains cyclistes », poursuit Sara. « Pourtant dans la famille, on n’est pas fan de cyclisme. On n’a jamais regardé à la télévision ensemble le Tour de France. »
Sara reconnaît l’écriture de son grand-père dans les inscriptions au dos, et elles indiquent que les photos présentent deux célébrités du Tour de France de 1949 : Custodio Dos Reis et Jean Robic.: « On voit les cyclistes méconnaissables tellement, ils vont vite et l’appareil photographique a juste le temps de prendre fugitivement l’instantané., » ajoute-t-elle.
« Merci de m’avoir fait chercher ses vieilles photos de mon grand-père. J’ai appris encore plus de choses sur lui et sur le Tour de France de 1949. »
c. 1952
Colette Fontanié avait l’habitude enfant de voir le Tour lorsqu’une étape passait par les Pyrénées.
« Nous attendions le peloton. C’est en 52 ou 53. Je suis entourée de mon frère, mon cousin, ma mère et ma tante. C’était dans les Pyrénées mais je ne saurai dire dans quel col », se souvient Colette. » Nous suivions le Tour de France. Nos parents nous emmenaient régulièrement dans un col des Pyrénées. Anquetil, Darrigade, Bahamontes sont des noms qui résonnent encore dans ma tête. »
1954
Pierre Boillon a partagé cette photo souvenir du Tour de France, prise par son père Roger Boillon.
« En 1954, le tour passait à Bar-sur-Aube, ma ville natale, devant la charcuterie de mes parents. Toute la famille était à la fenêtre. Je suis le petit garçon à la casquette., » raconte Pierre.
« Je sortais de l’hôpital où j’avais failli mourir après une erreur médicale et passé plusieurs semaines sous perfusion. Mon favori était Jean Robic qui a malheureusement dû abandonner suite à un accident. Louison Bobet a gagné le Tour cette année-là. Un souvenir inoubliable pour moi. »
1954
Jean Malafosse a un beau souvenir de famille du Tour la même année :
« La photo a été prise par un photographe du Tour de France en 1954. C’est l’année où Le Guilly et Bobet sont tous les deux dans le Tour. La photo est parue en 1979 dans un magazine de cyclisme. » explique Jean.
« C’est mon père qui l’a décryptée. Le lieu est situé à l’embranchement de la Route Nationale 113 menant 1,5 km après au village de Tourbes. Ce village se trouve à proximité de Pézenas, dans l’Hérault. Le papé souriant, avec le chapeau au bout de la canne serait mon grand-père Louis Malafosse. Sous le chapeau, devant le gars qui est devant le platane, mon oncle Louis, le petit gamin en blanc assis entre les jambes de son père, Michel Arrufat, mon cousin. Son père, Barthélémy Arrufat, le mari de ma tante Marie Malafosse, Arrufat par alliance. Barthélémy est mort tragiquement dans un accident du travail en 1957. »
1965
Jean-Luc Magré se souvient de l’étape Quimper-La Baule en 1965 :
« Ce dimanche 27 juin 1965, une partie de la famille s’était réunie sur la route de l’aéroport de La Baule Escoublac pour assister au passage du Tour de France. Cette course de vélo était et est toujours un événement très populaire. » raconte Jean-Luc.
« Nous étions placés près de l’aéroport de La Baule Escoublac. Cela nous donnait aux jeunes de la place pour courir et nous détendre. Nous étions à 7 ou 8 km de l’arrivée. Le passage des coureurs est très rapide. Un coureur Hollandais Johan de Roo était échappé seul devant, ce qui enthousiasma mon oncle Rudolf, ma tante Marie (qui a pris la photo) et ma cousine Renee qui étaient en vacances de Rotterdam en Hollande. Nous l’applaudîmes tous. Il n’avait que peu d’avance, le peloton passa très rapide et nous les applaudîmes aussi. On reparti après leur passage. On apprit plus tard qu’il fut rattrapé et l’étape fut gagnée par un Belge, Guido Reybrouck.
Dans la famille Magré, il y avait eu dans la génération précédente un membre de la famille qui avait été un champion cycliste local (Edouard Magré de Pontchâteau) dont la famille parlait souvent. Mon père avait fait des courses cyclistes et mes deux frères aînés en en fait aussi. Le Tour de France a toujours été une passion pour la famille. S’il passait à proximité, par tradition, la famille se déplaçait pour aller le voir. Une fois le Tour était arrivé dans notre ville, Saint-Nazaire. Ce fut une occasion de voir les champions de près et de demander des autographes.
Assister au passage du Tour de France demande de la perspicacité et de la patience, » explique Jean-Luc. « Il faut trouver un bon endroit. Pour cela il faut arriver tôt puis ensuite attendre le passage des coureurs. Parfois c’était l’occasion de pique-niquer. Avant leur passage, il y a la caravane publicitaire dont le but est de promouvoir des marques et des produits. Parfois, des échantillons étaient distribués. Puis en quelques secondes, les coureurs sont passés, on en reconnaît quelques-uns, les champions d’abord puis parfois les champions régionaux. »
1967
Hélène Laclie a pour souvenir du Tour de France 1967 cette jolie photo :
« A droite, on voit ma maman Nicole Griffault qui applaudit et moi-même sur ses genoux. » dit Hélène. « J’avais à peine 1 an. »
Cette photo a été prise par son papa, Maurice Cogneau, aux environs de Limoges. « Mes parents sont tous les deux décédés » ajoute t-elle. « Il ne me reste que cette photo sans plus d’explication. »
1968
Christian Polfliet sa partagé plusieurs photos de la tête de la course durant l’étape Forest-Roubaix du Tour de France de 1968, lorsque la caravane du Tour traverse le quartier de La Roue, dans la commune d’Anderlecht, en Belgique
« Cette année-là, le Tour passait par notre quartier, » se souvient Christian. « Mon père et moi avons été nous poster sur le parcours à environ deux cents mètres de la maison. Nous habitions une petite maison semblable à celles visibles sur les photos, avec un jardinet à l’avant et un autre petit jardin à l’arrière. J’y vivais avec mes parents car étant enfant unique je n’avais ni frères ni sœurs. »
« Je devais avoir 12 ans à l’époque et ce passage du Tour était vraiment l’événement de ce début de vacances., » raconte Christian. « Nous n’étions pas des passionnés de cyclisme mais nous n’allions pas rater ce spectacle !
La rue étant en ligne droite, la caravane est donc passée à grande vitesse. Heureusement mon père a eu le temps de prendre les photos ! »
Christian souligne que l’église en arrière-plan est le lieu où il a été baptisé et a fait sa première communion. « C’est aussi dans cette église que mes parents ont eu leur messe d’enterrement en 1974 et en 2006, » dit-il. « Je suis resté habiter dans la même ville mais dans un quartier situé plus dans la nature où nous avons fait construire une maison. Ma femme et moi y habitons depuis 33 ans. Nos deux enfants, âgés de 40 et 35 ans, ont quitté la maison depuis longtemps déjà mais reviennent régulièrement passer du temps chez nous avec nos deux petits-enfants qui ont 12 et 8 ans. »
1978
Bruno Tesson a immortalisé un moment clé du Tour de France de 1978 :
« Après m’être offert un moteur (3 images seconde) pour mon appareil photo, je me rends Cours Léopold de Nancy pour l’inaugurer auprès du Tour de France, » raconte Bruno. « Nous sommes le 21 juillet 1978, c’est l’arrivée de la 20ème étape : un contre-la-montre de Metz à Nancy. Pour son premier Tour de France et à cette étape de la course, Bernard Hinault est le grand favori. Beaucoup de monde s’était amassé pour voir le héros pressenti. D’où la difficulté de me faufiler pour avoir un bon point de vue. La foule en liesse criait son nom pour l’encourager. »
Il a pris deux photos de l’arrivée de Bernard Hinault, escorté de plusieurs motos de presse. Joaquim Agostinho, que Bernard Hinault dépassera dans les secondes qui suivront, apparaît au premier plan sur la première photo :
Hinault remporta ce contre-la-montre et son premier Tour de France.
Bruno se souvient qu’il était accroupi pour faire ce cliché parfait, et qu’un spectateur l’a tiré par le col au dernier moment pour ne pas qu’il soit percuté par une des motos de la presse.
« Je vous remercie de me permettre de faire un retour de quarante-quatre ans dans mes souvenirs., » déclare Bruno.
1914
Valérie Sabries-Vives possède une jolie carte souvenir de son grand-père. La photo a été prise devant un magasin de vélos ‘Au Tour de France’ en juin 1914 lorsque débutait le dernier Tour avant le début de la Grande Guerre.
« Cette photo a été prise dans l’Aude dans un village au sud de Carcassonne, » dit Valérie. « Mon grand-père participait à des courses de vélo amateurs avant la guerre. Il a été un des premiers à être appelé, car il était de la classe 14, né en 1894. »
Le grand-père de Valérie a survécu à la guerre bien qu’il ait été blessé et gazé. À son retour, il épousa la grand-mère de Valérie.
« C’est la seule photo que j’ai de lui en sportif, » ajoute Valérie. « Il aimait les sports surtout le cyclisme et le rugby. »
Félicitations à Pierre Boillon, Hélène Laclie et Valérie Sabries-Vives qui sont les trois gagnants qui recoivent chacun un abonnement Complet gratuit d’un an à MyHeritage. Merci encore à tous d’avoir partagé avec nous vos photos et souvenirs du Tour de France.
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