Hommage à un père

Parce que les français ont célébré hier la fête des pères, nous vous avions demandé la semaine dernière de nous raconter un souvenir particulier avec votre père.

Joël a écrit un très bel hommage à son père dont voici quelques extraits  :

Mon père, qui est cet homme que j’ai connu le jour de ma naissance alors que lui avait déjà vécu presque 44 ans ?

Je suis le treizième enfant de la famille, de cette famille dont ma grand-mère maternelle demanda à mon père : ‘dites-moi, Jean, combien désirez vous d’enfants ? Treize à la douzaine belle-maman’ et ce qui fut dit fut fait.

Papa, tu as traversé ta vie de soixante-dix ans en bouleversant un peu, voire beaucoup, les principes de la bienséance. Ta vie a commencé en 1908, période somme toute assez calme dans une famille qui t’a aimé.

Ta carrière professionnelle, tu l’as commencée dès l’âge de douze ans puis tu as quitté tes parents pour parfaire ton apprentissage afin d’être prêt pour reprendre la succession de ton père, ce bourreau de travail, mais pour réussir dans sa vie familiale et professionnelle, ne faut il pas parfois se surpasser ? Tu es devenu un excellent ouvrier, à la fois passionné par ton métier de menuisier et par ta seconde passion la musique, et c’est ainsi que tu as connu «mademoiselle Mouton», professeur de musique, chez qui tu as connu ma mère «la belle Raymonde» qui te donnera treize enfants.

Je me rappelle mes premiers Noël d’enfants ; ils étaient féériques avec ce grand sapin. Et au pied de la Crèche, nous avions étalés nos sabots fraîchement astiqués de la vieille. Au pied de ce sapin nous avions des dates, des figues, des macarons, et d’autres bonnes choses que nous n’avions que ce jour si particulier. Et bien sûr il y avait nos jouets si nous avions été sages. Parfois un martinet se glissait subrepticement pour nous rappeler de bien nous tenir.

J’ai été dans l’atelier de menuiserie dès l’âge de cinq ans et j’ai pu voir que sous la carapace de ce bonhomme bourru il y avait un homme qui voulait toujours bien faire car amoureux de son métier.

Pour certains tu as laissé le souvenir d’un homme rustre, parfois violent, mais tous reconnaissent ton dévouement pour ta famille. Certes tu n’as pas beaucoup joué avec moi mais je ne t’en veux pas car tu as su me défendre quand des injustices m’ont atteintes.

Moi à mon tour je suis papa de quatre enfants et je ne suis pas sûr de leur avoir donnés les bonnes bases mais la vie est ainsi faite et j’ai vécu un autre période avec toi, vieillissant avec ton lot de maladies qui ne t’a pas épargné. Tu nous a quitté au début du mois de décembre 1978.

Pour tout ça Papa je te dis «je t’aime et je pense à toi».

Félicitations à Joël que nous remercions d’avoir partagé avec nous le souvenir de son père : il gagne un abonnement MyHeritage d’une année en Premium.

Il n’est jamais trop tard ; si vous aussi vous voulez partager avec nous un souvenir, une histoire avec votre père, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires ci-dessous.