Journée Internationale de la Femme: Vos histoires

Journée Internationale de la Femme: Vos histoires

Nous avons reçu des réponses formidables à notre article « Les héroïnes de votre famille : histoires pour la Journée Internationale de la Femme 2012 » dans lequel nous vous avons invité à nous dévoiler les femmes incroyables de vos familles.

Les histoires que nous avons reçues mettent en évidence comment les femmes ont laissé leurs empreintes dans leurs familles, tout en restant un modèle pour les générations suivantes.

Voici quelques exemples qui, nous l’espérons vous inspireront autant qu’ils nous ont inspirés. Nous vous  remercions de les avoir partagés avec nous.

Belgique – Michèle Boeckx écrit à propos de sa grand-mère:

Carte des états de services de guerre du combattant 1940-1945 – Royaume de Belgique

Carte des états de services de guerre du combattant 1940-1945 – Royaume de Belgique

‘Pendant la Seconde Guerre Mondiale,  ma grand-mère paternelle, Martha Florence de Sutter, assistée de mon grand-père, a caché dans sa cave, au péril de sa vie, 13 personnes recherchées par les nazis. J’ai retrouvé des lettres, des témoignages de cet acte courageux et plus tard dans les années 60, elle fut reconnue par l’État d’Israël ‘Juste parmi les nations’. Ma maman, Jean Margarette Farnworth, était  anglaise. Elle n’a pas hésité à s’inscrire dans les services administratifs de la British Royal Air Force afin d’apporter sa contribution aux efforts de libération des pays occupés. La vie de ces deux femmes n’a pas été facile. Elles sont décédées depuis de nombreuses années mais je les garde en moi pour toujours. Grâce à elles j’ai trouvé la force de sortir mes deux enfants dans les années 70 d’un pays en pleine révolution pour les mettre en sécurité dans un pays en paix.’

France – Monique Letourneau raconte:

Ruth et Moustique en 1944

Ruth et Moustique en 1944

‘C’est un fait que si nous avons quelque peu vécu les premiers temps de la libération de la femme, pour nos mères il en était tout autre.  Pendant la Seconde Guerre Mondiale, mon père, français, était travailleur aux chemins de fer en Allemagne. Il connut ma mère à Berlin, qui travaillait alors dans une boulangerie.  A la fin de la guerre, papa ayant pu partir, ma mère décida de partir avec lui. Ils ont fait Berlin-Paris à pied. Ils étaient accompagnés d’un petit chien, Moustique, que maman n’a jamais oublié. Ils ont dû le laisser à la frontière dans une ferme. Maman, en France, en a bavé, mais ça elle ne l’a jamais dit, je le sais par ma grand-mère paternelle…Être une ‘chleue’ à Paris en 45, qui ne parlait pas un mot de français, ce n’était pas la joie…. Elle s’est même retrouvée apatride. Mais elle a toujours gardé sa bonne humeur, malgré toutes les vexations. Mes grands-parents ne l’acceptèrent pas dans la famille, mais à la naissance de ma sœur en décembre 1947, ils se radoucirent. Les temps étaient durs ; elle dut recourir au service d’une faiseuse d’anges. Elle accoucha d’une seconde fille (moi-même) en 1950. Heureusement, elle rencontra une autre allemande avec laquelle elle fut amie jusqu’à la mort récente de cette dernière. Elle est veuve depuis 1999, et désormais elle vit chez un de mes frères.’

Royaume Uni – Sally Harris a écrit:

Ma belle-mère Maud Harris (née Snowball) était un pompier volontaire à York pendant la seconde Guerre Mondiale. Parce qu’elle était une dame modeste et sans prétention, nous l’avons su seulement après sa mort, en 2000, lorsque nous avons fait le tri de ses affaires et que nous avons trouvé une médaille qui lui avait été remise à la fin de la guerre.

Une lectrice de notre blog espagnol, Elena, a écrit:

‘Ma mère était une héroïne, qui a lutté pour élever ses sept enfants. A cette époque, il n’était pas courant pour une femme d’étudier, mais elle s’est battue pour m’envoyer à l’université où j’ai obtenu mon diplôme d’enseignante.’

Etats-Unis – Charlene Roose a écrit:

‘Ma mère a grandi dans une maison de sept enfants. Sa mère avait la maladie de Huntington, et son père qui n’arrivait pas à le supporter, disparaissait souvent  durant des semaines entières. Elle a déménagé loin de la maison à 15 ans et peu de temps après elle a dû quitter l’école pour subvenir à ses besoins. Plus tard, elle étudia toute seule, et obtint un diplôme qui équivalait à deux années d’études universitaires. Elle travailla pour l’État du Michigan et après sa retraite elle posséda son propre restaurant. Elle est décédée en mars 2010 de la maladie d’Alzheimer et d’un cancer du côlon, mais elle a lutté contre ces maladies avec la même bravoure et dignité qui la rendait si importante pour son entourage. Elle est vraiment une héroïne!’

Pologne – Halina Bulas a écrit:

La mère de Halina Bulas

La mère de Halina Bulas

‘Ma mère vient d’une petite ville, qui se trouvait alors en Pologne. Jeune fille, elle rencontra mon père, originaire de la Silésie allemande. Elle l’a épousé en 1938. La famille de mon père était totalement contre le mariage parce qu’elle était polonaise, et personne n’assista au mariage. En 1939, lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclata, mon père fut envoyé dans l’armée allemande. Je suis tombé gravement malade d’une pneumonie. Ma mère était très inquiète parce qu’elle avait entendu dire que les corps des victimes de pneumonie étaient incinérés. Elle craignait que si je mourrais, elle n’aurait même pas pu pleurer sur ma tombe. Durant le reste de la guerre, elle a dû survivre avec moi sous l’occupation allemande alors qu’elle ne savait pas la langue. Mon père fut fait prisonnier par les anglais et passa la guerre tranquillement. Quand, après la guerre, ma mère, à la demande de mon père, le rejoignit dans sa famille, elle comprit qu’elle n’était toujours pas acceptée dans sa belle- famille. Ma mère était loin de sa famille dans un pays étranger, ayant du mal à comprendre le dialecte silésien local. Sa relation avec mon père se dégrada, et elle devait faire face toute seule. Elle avait étudié mais elle dut travailler très dur dans une mine de charbon. A 85 ans, elle est venue habiter chez moi et pendant dix ans j’ai pris soin d’elle, comme elle avait pour moi fait lorsque j’étais enfant. Elle a été une merveilleuse grand-mère pour mes enfants. Nous vivions à Varsovie et elle est décédée le 13 Janvier 2010 à 95 ans. Elle était une grande héroïne d’une famille polonaise ordinaire.’

Les difficultés que ces femmes ont rencontrées et la dignité avec laquelle elles les ont surmontées est un message pour nous tous.

En l’honneur de la Journée Internationale de la Femme, nous avons créé un tableau Pinterest (en anglais) intitulé #WomenRock composé de femmes étonnantes. Nous espérons qu’il sera pour vous une source d’inspiration.

Bonne fête à toutes les femmes!

Et aussi à ma grand-mère paternelle qui aujourd’hui fête ses 98 ans.

Women Rock

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Commentaires

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  • Michèle Elisabeth Boeckx

    8 mars 2012

    Merci Elisabeth ! Voici quelques femmes parmis tant d’autres.