J’ai découvert que la famille que je croyais avoir péri dans la Shoah – et leur magasin de chaussures – prospèrent toujours
- De Suzanne Cohen ·


J’ai toujours su que la famille de mon père avait fui l’Allemagne nazie alors qu’il n’était qu’un enfant – et qu’elle avait laissé derrière elle une famille élargie dont elle n’avait plus jamais entendu parler. En grandissant, les histoires de leur fuite et de leur résilience ont façonné la compréhension de mes origines. Pendant des décennies, j’ai collecté des fragments de notre histoire familiale : des souvenirs épars de réunions, de vieilles photos dans des albums en lambeaux et des histoires transmises par mes oncles et tantes. Mais je n’aurais jamais imaginé tout ce que j’allais découvrir en me tournant vers MyHeritage. Ce qui a commencé comme un effort pour répondre à des questions persistantes sur mon passé a conduit à des révélations incroyables – et à des retrouvailles émouvantes de l’autre côté de l’Atlantique.
La fuite de l’Allemagne nazi
J’ai grandi en sachant que la famille de mon père avait fui l’Allemagne nazie. Mon père, Klaus Walter, est né en 1930 à Gelsenkirchen, en Allemagne. Il était le plus jeune de quatre frères. Son père, Wilhelm, était un vétéran décoré de la Première Guerre mondiale, blessé trois fois et même décoré de la Croix de fer. Wilhelm possédait un magasin de vêtements qui a été fermé de force par les nazis lorsque les juifs n’avaient plus le droit d’avoir de posséder des entreprises. Pendant la Nuit de cristal, il a été arrêté, mais libéré par un officier nazi que Wilhelm avait sauvé pendant la Première Guerre mondiale ! L’officier, Alfred Meyer, a exhorté la famille à quitter immédiatement l’Allemagne. Wilhelm et sa famille ont réussi à s’échapper au Panama à l’été 1939. Quant à cet officier, il s’est suicidé à la fin de la guerre.
Le départ de la famille a été éprouvant, la Gestapo les terrorisant chez eux lorsqu’ils firent leurs bagages et une quarantaine tendue à la frontière néerlandaise avant de finalement pouvoir quitter l’Europe. La vie au Panama était difficile ; la famille vivait dans une cabane en bois sur des poteaux de 2,5 mètres de haut, sans électricité, et se débattait comme agriculteur malgré ses faibles connaissances en agriculture. En 1940, ils sont arrivés à New York, puis ont déménagé à Baltimore pour rejoindre la sœur de Wilhelm, Rika, et sa famille, qui s’y étaient installés au milieu des années 1930. Wilhelm y a ouvert une petite chapellerie.
Reconstituer le passé
Depuis le 50e anniversaire de leur fuite, la famille Cohen organise des réunions de famille à Baltimore, dans le Maryland, où la famille s’était finalement installée. En 2020, lorsque ma mère est décédée, je me suis retrouvée avec un trésor de photographies et de documents. La plupart n’étaient pas étiquetés et identifiés, ce qui m’a laissé avec d’innombrables questions sans réponse sur les personnes qui y figuraient. Bien que j’aie documenté une grande partie de l’histoire familiale de mon père dans un livre intitulé My Father’s Family (L’histoire de mon père), j’ai réalisé qu’il y avait encore des lacunes. J’ai décidé de creuser plus profondément. Mon partenaire, Dennis, et moi adorions regarder les programmes généalogiques à la télévision, alors j’ai pensé que la généalogie pourrait être la clé pour combler les lacunes.


Le magasin de chaussures est toujours en activité
Avec les conseils d’une amie, Brenda Lanoue, de ma communauté locale de Greenwich, New York, j’ai commencé à explorer les outils de généalogie en ligne. En faisant des recherches sur mon histoire familiale sur MyHeritage, Brenda est tombée sur l’arbre généalogique d’une personne nommée Dagmar Bassarak, d’Allemagne, qui semblait être apparentée. J’ai pris contact avec Dagmar, qui avait déjà passé des années à faire des recherches sur notre histoire familiale commune. Il s’est avéré que son mari est le neveu de la femme de mon grand-oncle Fritz Grünebaum, Wally Bassarak.
Bien que Dagmar ne parle pas anglais, son fils a gracieusement fait office de traducteur, ce qui lui a permis de partager une incroyable collection de documents et de photos. Elle a pu me révéler que le frère de ma grand-mère, Fritz, n’avait en fait pas péri dans la Shoah : il a survécu à la guerre et a récupéré le magasin de chaussures familial, qu’il avait été contraint de vendre à un « Aryen » en 1938. Ce magasin de chaussures est toujours géré par nos cousins, plus de 150 ans après sa création.
Cette nouvelle était incroyable : je ne savais pas que quelqu’un de notre famille en Europe avait survécu.


Une autre branche a survécu
Après cette incroyable découverte, j’ai décidé de m’inscrire moi-même à MyHeritage. Peu de temps après, j’ai reçu un message d’un homme appelé Peter Gerritsen de Lelystad aux Pays-Bas. Nos arbres correspondaient, et quand j’ai appris comment, j’ai été époustouflée : sa grand-mère Jeannette Cohen, qui a péri dans l’Holocauste, était une sœur de mon grand-père paternel.
Je n’arrivais pas à y croire — une autre branche de ma famille avait survécu !
Il était très heureux d’être en contact avec moi, et le sentiment était réciproque.


J’ai décidé que je devais me rendre en Europe pour rencontrer ma nouvelle famille.
En mars dernier, mon fils aîné Taylor et moi avons entrepris un voyage pour rencontrer Peter et nos cousins en Allemagne. Peter et sa femme, Hilly, nous ont accueillis chaleureusement à Amsterdam et à Lelystad, nous montrant leur maison et les magnifiques paysages des Pays-Bas. Ensuite, Peter nous a conduits à Witten en Allemagne pour rencontrer ma famille Grünebaum, les cousins qui gèrent toujours le magasin de chaussures.

Britta, Suzanne, Peter, Kirsten, Werner, Taylor et Dagmar réunis devant le magasin de chaussures Grünebaum
Un profond sentiment de connexion
À Witten, nous avons été accueillis à bras ouverts par la famille de Werner Grünebaum. Werner, le fils de mon grand-oncle Fritz, célébrait son 82e anniversaire et il a organisé un brunch qui s’est transformé en une chaleureuse réunion de famille.


La cerise sur le gâteau, c’est que Dagmar et sa fille Britta ont fait le voyage de 3 heures pour nous rejoindre. C’était parfait. Les rires, les histoires partagées et le profond sentiment de connexion étaient inoubliables.
Sur le chemin du retour à Lelystad, nous nous sommes arrêtés pour voir la maison d’enfance de mon père à Gelsenkirchen, en Allemagne.
Préserver le passé pour les générations futures
De retour à la maison, j’ai continué à utiliser MyHeritage pour combler les lacunes de notre histoire familiale. J’ai travaillé sur le troisième addenda à mon livre d’histoire familiale, en y incorporant les histoires et les photos que j’ai rassemblées. Je fais également des recherches sur les Stolpersteine (les pierres d’achoppement en mémoire des victimes des Nazis placées devant leur domiciles) pour les membres de la famille qui ont péri pendant la Shoah. Ces marqueurs, encastrés dans les rues de toute l’Europe, commémorent la vie et le destin des victimes de la persécution nazie.
À travers tout cela, MyHeritage a enrichi ma vie d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. La plateforme m’a mis en contact avec des parents dont j’ignorais l’existence, a mis en lumière notre histoire commune et m’a donné les outils pour la préserver pour les générations futures. Merci du fond du cœur.
Un grand merci à Suzanne Cohen d’avoir partagé avec nous son incroyable histoire, qui a également été récemment publiée dans le Washington Post. Si vous avez également fait une découverte avec MyHeritage, nous serions ravis de vous lire ! Veuillez nous le raconter via ce formulaire ou par e-mail à stories@myheritage.com.