Merci pour cet article qui m’aidera pour la rédaction d’une biographie d’un couple de mineurs. Les grands-parents de mon épouse.
Mineurs à la fosse 12 de Lens et de Loos-en-Gohelle.
Deux frères tués également au cours de cette guerre
En cette journée internationale des femmes, nous avons choisi de mettre à l’honneur une femme qui s’est particulièrement illustrée durant les deux Guerres Mondiales : Émilienne Moreau-Évrard.
Emilienne naquit le 4 juin 1898 à Wingles dans le Pas-de-Calais dans une famille de mineurs qui comptera 4 enfants. À l’aube de la Grande Guerre, la famille vit Loos-en-Gohelle. Le frère ainé d’Emilienne est mobilisé. Il sera tué au front.
Dès octobre 1914, Loos-en-Gohelle est occupé par les Allemands. En septembre 1915 les Britanniques lancent une attaque pour reprendre la ville aux Allemands. Emilienne, âgée seulement de 17 ans, leur fournit des informations cruciales sur les positions allemandes. Elle transforme sa maison en poste médical, et revolver au poing et armée de grenades, elle prend une part active dans la libération de la ville. Citée à l’ordre de l’armée par le général Foch la même année, elle est reçue par le président de la République, Raymond Poincaré et par le roi George V à Londres.
Symbole de la résistance à l’ennemi, son action sera reportée dans la presse afin de soutenir le moral de la population et des troupes. Elle termine la guerre à Paris comme institutrice.
Pendant l’entre-deux-guerres, elle milite au sein de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et épouse en 1932 Just Évrard, secrétaire général adjoint de la fédération du Pas-de-Calais.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands, qui n’ont pas oublié l’action d’Emilienne durant la guerre précédente, la placent en résidence surveillée. Peu importe, cela n’empêche pas Emilienne d’entrer en résistance dès la fin de 1940. Elle utilise alors plusieurs noms de couverture, comme Jeanne Poirier et Émilienne la Blonde. Au sein du réseau ‘Brutus’ elle effectue diverses missions. Traquée par les Allemands, après avoir échappé plusieurs fois à la Gestapo, elle doit rejoindre Londres le 7 août 1944. En septembre elle est de nouveau dans le Pas-de-Calais.
Véritable héroïne française, elle collectionne les distinctions : la Croix de guerre 1914-1918 avec palme, la Croix du combattant, la Médaille militaire (britannique), la Royal Red Cross (Croix rouge royale), et l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem pour son action durant la Grande Guerre. Elle est faite Officier de la Légion d’honneur et Compagnon de la Libération, reçoit la Croix de guerre 1939-1945 et la Croix du combattant volontaire de la Résistance pour son action durant la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre, elle est membre du Comité directeur de la SFIO jusqu’en 1963. Elle meurt à Lens le 5 janvier 1971.
Sastre
10 mars 2015
Et bien prenons-en de la graine, une femme, un être humain comme nous devrions l’être. Hélas…
Merci d’avoir posté cette histoire de vie.