Ces femmes qui avaient des ailes : Elisa Deroche

Ces femmes qui avaient des ailes : Elisa Deroche

A l’occasion de la Journée internationale des femmes, MyHeritage rend hommage à des femmes hors du commun.

Ces femmes furent des pionnières de l’aviation dans les années 1910. Elles sont alors les idoles des foules, qui manifestent un engouement euphorique pour ce qui est considéré comme une manifestation spectaculaire et triomphante du progrès technique.

Ces amazones de l’air vont s’affronter entre elles, mais surtout elles vont affronter sans complexe leurs camarades masculins à une époque où la place des femmes était encore extrêmement codifiée. Seules aux commandes de leur aéroplanes, elles ont, chacune, conquis le ciel. 

Elisa Deroche, la première femme à obtenir un brevet de pilote

Connue sous le pseudonyme de la baronne Raymonde de Laroche, Elisa Deroche est en 1910 la première femme à obtenir un brevet de pilote.

Elle naît le 22 août 1882 à Paris, au 61 rue de la Verrerie dans le 4ème arrondissement.

Élisa Léontine Deroche était la fille de Charles-François Deroche, âgé de 28 ans, et de Christine Calydon Gaillard, âgée de 31 ans. Ils étaient portefeuillistes (maroquiniers). Acte de naissance sur MyHeritage.

Élisa Léontine Deroche était la fille de Charles-François Deroche, âgé de 28 ans, et de Christine Calydon Gaillard, âgée de 31 ans. Ils étaient portefeuillistes (maroquiniers). Acte de naissance sur MyHeritage.

Enfant, elle est déjà une sportive accomplie, et s’essaie à l’équitation, au tennis, au rowing, au patinage, à la bicyclette et à la motocyclette ! En 1902, elle se démarque déjà en obtenant l’équivalent de ce que nous appelons aujourd’hui le permis de conduire. Mais elle se tourne d’abord vers une carrière artistique. Elle devient comédienne au théâtre, se marie et donne naissance à une fille. Lorsque cette dernière décède à sept mois, Elisa prend le prénom de sa fille et se fait connaître sous le pseudonyme de Raymonde de Laroche, qui devient son nom de scène.

Elisa Deroche en 1908. Source : Bibliothèque du Congrès. Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

Elisa Deroche en 1908. Source : Bibliothèque du Congrès. Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

Pendant ces années, elle assiste à des meetings aéronautiques et décide un jour que le rôle de spectatrice ne lui suffit plus : elle veut piloter elle-même ! Elle choisit avec soin son avion : ce sera un biplan voisin, maniable, stable et facile à piloter.  Elle entame sa formation au camp de Châlons à Mourmelon dans la Marne et effectue son premier vol seule le 22 octobre 1909. Elle obtient son brevet de pilote en février 1910 ; il lui sera remis le 8 mars. Elle est la première femme au monde à l’obtenir. 

Elisa au pied de son Voisin en 1909. Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

Elisa au pied de son Voisin en 1909. Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

L’aviatrice française émerveille le tsar Nicolas II

Elle enchaîne alors les prestations aériennes, en France comme à l’étranger et gagne la ferveur du public. En mai 1910, lors d’un meeting à Saint-Pétersbourg, elle subjugue le tsar Nicolas II en coupant le moteur de son biplan à 100 mètres d’altitude pour atterrir en vol plané. On dit que ce serait lui qui lui aurait donné le titre de baronne !

De retour en France, elle frôle le drame. Son avion s’écrase et se broie au sol. Grièvement blessée (traumatisme crânien, un bras cassé, les deux jambes cassées, le bassin fracturé, et autres blessures internes) elle reste hospitalisée pendant 3 mois.

Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

Photo améliorée et colorisée par MyHeritage.

Son enthousiasme et sa détermination est intacte, elle continue de voler. Elle reçoit l’ordre honorifique d’officier d’Académie, des mains du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, et en 1913, elle remporte la Coupe Femina (une compétition aérienne réservée aux aviatrices), avant de vivre un autre accident qui aurait pu lui être fatal.

Plusieurs fois miraculée, son destin se noue en vol

Pendant la guerre, ne pouvant plus voler, elle contribue à l’effort de guerre en effectuant des transports sur terre. Divorcée de son premier mari en 1909, elle se remarie en 1915 mais divorce deux ans plus tard. Elle reprend les vols dès la guerre achevée et établit plusieurs records d’altitude et de distance. Plusieurs fois miraculée, son destin d’aviatrice se noue le 18 juillet 1919 : elle perd la vie lorsque le prototype qu’elle copilotait, s’écrase au sol. Elle avait 36 ans. 

Regardez la DeepStory de l’aviatrice qui vous raconte sa vie :