Merci d’avoir posté le texte de l’Appel en entier. Peu le connaît. J’habite à 10 km de Bordeaux et travaille à l’aéroport de Mérignac, là où Charles de Gaulle s’était envolé de France en 1940.


Il y a 74 ans le général de Gaulle prononçait à la radio de Londres son célèbre appel du 18 juin. Peu entendu sur le moment, il devint le texte fondateur de la résistance française contre l’Allemagne nazie et marqua le début de la France libre.
De Gaulle était arrivé à Londres la veille. L’après-midi il avait rencontré le Premier ministre britannique Winston Churchill. Ce dernier avait accepté qu’il prenne la parole sur les ondes de la BBC si le gouvernement français venait à capituler. Or le même jour, dans un discours radiodiffusé, le maréchal Pétain annonça son intention de demander à l’Allemagne la signature d’un armistice.
De Gaulle avait rédigé son appel à Bordeaux le matin du 17 juin, avant de quitter la France. Dans la soirée du 18, il prononça son discours sur les ondes de la BBC. Pris dans la tourmente de la débâcle, peu nombreux furent les français qui entendirent cet appel de poursuivre le combat aux côtés des alliés britanniques. Cependant dès le lendemain il fut publié dans la presse anglaise, suivie par certains journaux français.
Bien que sommé par sa hiérarchie de rentrer en France, De Gaulle reste à Londres. Il sera rétrogradé au rang de colonel avant qu’un tribunal militaire ne le condamne à mort le 2 août 1940. La médiatisation de cette condamnation contribuera à faire connaître l’appel du 18 juin.
Voici le texte intégral de l’appel :
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.
Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.
Matthieu
19 juin 2014
Très bonne idée de retranscrire l’intégralité de la déclaration.