Oui, rendons hommage à Léon Cabot et par la même occasion à tous les autres soldats engagés durant cette guerre.
Grande Guerre : hommage à Léon Cabot, mobilisé en avril 1917
- De Elisabeth
Dans le cadre de notre série sur la Grande Guerre, nous rendons hommage aujourd’hui à Léon Georges Cabot, père de Michel Gabriel Cabot, membre de MyHeritage depuis 2012.
M. Cabot, system analyste à la retraite, réside dans la Moselle. Son arbre généalogique contient plus de 12000 personnes, et remonte jusqu’en 1514. Il a la chance d’avoir pu retrouver une nombreuse correspondance, composée d’une soixantaine de lettres adressée aux membres de sa famille (dont sa tante Henriette) relatant la vie quotidienne des poilus. Il partage ici avec nous un peu de l’histoire de son père durant la Grande Guerre.
Le 15 juin 1915 Léon, alors âgé de 17 ans, vient d’apprendre la mort de son frère René Maurice (10.02.1891-11.05.1915), tué devant Neuville-Saint-Vaast, et que son autre frère André Gaston, âgé de 27 ans, est porté disparu. Ce dernier sera finalement reconnu comme prisonnier de guerre en Allemagne. C’est le sujet de cette lettre adressée à sa sœur Henriette Cabot épouse Duvallet :
Villeneuve d’Ingré 15 juin 15
Ma Chère Henriette,
C’est avec plaisir que je reçois ta charmante lette qui m’a un peu consolé je t’assure que j’étais désespéré. Ah ! cruelle chose que cette guerre. Elle porte le deuil dans toutes les familles, deuil qui est ineffaçable et la gaité d’autrefois où est-elle nous ne la reverrons peut être jamais.
Oui ma chère Henriette, il faut s’attendre à tout. Notre cher André il n’y faut plus compter il laissera sa fille et sa femme.
Mais crois moi Henriette je te confie ma pensée j’aurai des bras qui vengeront mes frères
Et cette guerre ne se passera pas sans que les ai vengés
Quant j’ai appris cette nouvelle j’ai perdu connaissance pendant une demi heure. J’étais comme fou et sur le point de partir tout de suite mais après réflexion J’ai dit Non
Et mes camarades m’ont consolé ont pleuré ave moi car eux aussi ont des morts des disparus dans leur familles. Et m’ont changé les idées.
Que je suis heureux d’avoir débuté à cette petite gare avec des gens si biens – si aimants
Enfin ma chère Henriette, je partirai comme les autres quand on m’appellera car tu sais j’ai espoir de partir et j’aurais quelque chose à me reprocher si je n’y avais pas été crois moi si j’en reviens quand même sera-t’il avec un membre de moins je voudrais avoir la médaille sur la poitrine ou pas du tout, je n’accepterais pas d’être prisonnier je préférais la mort.
Il a été brave je serais encore plus brave que lui.
Je termine ma chère Henriette en t’embrassant de tout cœur
Léon
Léon est mobilisé en avril 1917. Il rejoint le 103e Régiment d’Infanterie à Alençon.
Voici un texte noté par Léon sur son carnet de guerre (auteur inconnu) :
La grande guerre 1914-1918 et ces poilus
Qu’est-ce qu’un poilu ?
un poilu, c’est un tas de glaise et de grésil
agrémenté d’un sac, aggravé d’un fusil
ça vous a constamment la bouffarde à la gueule,
c’est velu comme un ours et ça n’est pas bégueule
un poilu ? c’est un sac de viande, un buisson
de ferraille, d’où sort parfois une chanson !
c’est toujours un héros trop souvent anonyme,
c’est un bloc du pays qu’une pensée anime,
mais c’est si délicat, ce pithécanthropus
que ça se fait conduire au bal en autobus
et quand je dis ‘au bal’, il faut entendre ‘aux balles’
c’est un civilisé sous des airs cannibales
une barbe ignorant et rasoir et blaireau.
un poilu ? C’est une âme avec un numéro,
ça mange on ne sait quand, ça vit comme une termite
c’est fier comme un vidame et pur comme un ermite
c’est informe innommable et c’est couver de poux,
C’est votre fiancé, Madame ou votre époux
Webinaire : ‘Centenaire 14-18 : comment reconstituer le parcours d’un ancêtre soldat’
Nous vous rappelons que mercredi 30 avril aura lieu le webinaire gratuit avec le généalogiste Jérôme Malhache qui nous montrera comment retrouver les traces de nos ancêtres soldats.
Maurice MAIRE
28 avril 2014
Merci pour votre témoignage.
J’ai moi même un grand père et un oncle sur le Monument de mon village, mort pour la France,
Cordialement