Très belle histoire surprenante !
Dans la ville de Ruremonde, aux Pays-Bas, se trouve un cimetière dont les différentes sections sont délimitées par des murs de pierre. Les tombes y sont regroupées selon l’appartenance religieuse.
Une des sépultures défie cette séparation entre les croyants. Elle se trouve à la fois dans la section catholique et dans la section protestante, unie par une main en signe d’amour et d’unité, au-delà du mur. La sépulture est connue comme la tombe aux deux mains.
Cette sépulture double perpétue l’union de deux êtres, séparés après la mort de par leurs confessions respectives.
Né le 10 janvier 1809 à Amsterdam, Jacob Werner Constantin était le fils de John Egbertus van Gorkum (1780-1862) et de Lydia Maria Jacoba de Bère (1787-1849). Jacob fut baptisé le 29 janvier 1809 dans l’Oude Kerk (Vieille Église) réformée à Amsterdam.
Son père John était était un cartographe militaire talentueux. Jan Egbertus s’était notamment illustré lors de la bataille de Waterloo.
Le 3 novembre 1842 Jacob Werner Constantin van Gorkum, alors colonel de cavalerie, épousa la catholique Josephina Carolina Petronella Hubertine van Aefferden. Un tel mariage entre deux personnes de confession différente pouvait sembler fragile, la différence d’âge de 11 ans n’étant qu’un détail. Ils eurent pourtant plusieurs enfants, dont un fils et deux filles.
Josephina van Aefferden était née le 28 juin 1820 à Ruremonde, l’avant- dernier enfant d’une famille de dix enfants. Ses parents étaient Jean-Baptiste van Aefferden (1767-1840), membre du Conseil provincial du Limbourg, et Marie Agnès Petit (1779-1861).
Jean-Baptiste van Aefferden appartenait à la Chevalerie du Limbourg depuis 1816 et avait obtenu ainsi le titre d’écuyer. Il est l’ancêtre de la branche néerlandaise (éteinte en 2006) et de la branche belge de cette famille aristocrate.
Lorsque Jacob décéda le 29 août 1880 à Ruremonde, son tombeau fut construit contre le mur de pierre de la section catholique. Il est fort probable que le couple avait déjà prévu d’unir leurs tombes malgré l’impossibilité d’être enterrés ensemble.
Huit ans plus tard, le 29 novembre 1888, Josephina mourut. Elle ne fut pas enterrée dans la tombe de sa famille, qui occupe une place prépondérante au centre du cimetière. Elle rejoignit son mari ; sa tombe est située contre le mur, jouxtant celle de son mari. Deux mains sculptées compléta la sepulture double en reliant les deux tombes au-delà du mur.
A. PERRIER
7 mars 2014
C’est très émouvant!