“Aujourd’hui, avec les progrès de la médecine, connaître l’histoire de notre famille pourrait sauver des vies ou au minimum améliorer la qualité de vie de nos familles”.
Daniela est une généalogiste de renommé résidant en Argentine. Sa passion pour ses recherches et pour la généalogie l’ont amené à créer diverses pages web très utiles pour ceux qui viennent de se lancer dans cette aventure passionnante. Voici l’entretien que nous avons réalisé avec elle.
A propos de MyHeritage, Daniela nous dit : “J’utilise le logiciel Family Tree Builder depuis 2004. Son esthétique me plaît beaucoup, il me paraît surtout très intuitif et facile à utiliser ”.
Sa vie
Daniela est née dans un petit village de la province de La Pampa et vit désormais à Buenos Aires. La région où elle est née était un territoire encore vierge jusqu’au début des années 1900, époque à laquelle elle fut colonisée par des immigrés italiens, en majorité des piémontais. Ses ancêtres étaient italiens mais les ancêtres de ses enfants sont italiens, basques, français, anglais et espagnols. Daniela a étudié à Córdoba, en Argentine, elle est professeur d’Educación Especial.
Ses débuts et ses découvertes familiales
Son grand-père paternel était italien et décéda très jeune alors que son père avait encore 4 ans. La perte de celui-ci fut un choc douloureux pour son père. Alors qu’elle était encore enfant, elle demandait souvent : “ Papa, qui était grand-père ?, Où vivait-il ?, Pourquoi est-il venu dans notre pays ?” Ce à quoi, son père lui donnait une seule et unique réponse : « Il s’appelait Luis ».
Daniela commença a chercher ses ancêtres il y a plusieurs années, alors qu’internet n’existait pas encore et que l’usage de l’ordinateur n’était pas très bien répandu. Elle découvrit qu’une branche des ses ancêtres italiens administrait une œuvre caritative vers la fin du XVIIe et au début du XIXe siècle. Ils avaient à leur charge énormément d’enfants abandonnés et, en plus de leur fournir logis, nourriture et un enseignement de base; ils se chargeaient aussi de donner une formation d’artisans ou d’agriculteurs aux garçons et dans le tissu ou la couture aux filles.
« Arrivés à un certain âge, les enfants quittaient la maison pour aller travailler indépendamment. Dans les estados de almas (sorte de recensement paroissial) de ma famille, sont mentionnés les enfants ayant quitté cette fameuse maison de ses ancêtres pour travailler et gagner leur vie. L’abandon d’enfant était une chose très commune dans toute l’Europe à cette époque, on estime qu’un tiers des nouveaux nés étaient abandonnés. »
Ses recherches et son travail
Daniela enquête grâce à tout type de ressource documentaire pouvant fournir des renseignements sur ses ancêtres : principalement des registres (papiers) conservés aux archives. Elle effectue aussi des recherches sur l’histoire des pays où ont vécu ses ancêtres. A l’intérieur d’un même pays, il arrive souvent que le même type de document possède des caractéristiques différentes selon la région où l’on recherche.
Daniela a créé plusieurs sites web qui ont pris source dans ses recherches familiales :
- www.dmassolo.com.ar : en 2003 elle a développé un petit site sur lequel elle dévoile l’histoire de ses ancêtres.
- www.genfrancesa.com : une page orientée vers la recherche d’ancêtres français mais rédigée en espagnol.
- www.genargentina.com.ar : cette page fournit une liste de sources documentaires disponibles en Argentine ainsi qu’une série d’instructions sur les premiers pas lors de nos recherches généalogiques.
- www.genealogieitalienne.com : cette page date de 2008 et présente des informations sur les recherches généalogiques en Italie, une série de notes concernant les aspects basiques des recherches d’ancêtre italiens qui furent publiées sur divers sites web.
Elle est aussi très actives sur des forums de généalogie où les utilisateurs partagent leurs expériences, leurs renseignements et s’entraident pour résoudre les problèmes auxquels certains sont confrontés lors de leurs recherches.
La découverte de la généalogie dans un nouveau contexte
Daniela nous raconte qu’il y a quelques années, son fils était malade mais rien ne pouvait expliquer les causes de son mal. Il dut alors passer par un médecin spécialisé en génétique afin de déceler une éventuelle anomalie de ce type. Quand le docteur commença à la questionner sur l’origine de ses ancêtres et si elle savait la cause de leurs décès, elle lui demanda : “Voulez-vous voir mon gedcom ?” et elle se rappelle encore l’expression de surprise alors peinte sur son visage.
« Il y a un certain temps, j’ai lu l’histoire d’une personne qui avait sauvé la vie de plusieurs membre de sa famille car elle avait fait l’effort de rechercher les actes de décès de ses ancêtres. En tenant un registre des causes de décès, elle avait constaté qu’il existait dans sa famille une forte propension à contracter le cancer.
Daniela commente: “Aujourd’hui, avec l’avancée de la médecine, connaître l’histoire de de notre famille peut sauver ou améliorer la qualité de vie de nos proches”.
Pour ceux qui débutent en généalogie
Daniela conseille: “En premier lieu, être patient et ne jamais s’avouer vaincu. Ensuite : chercher, chercher et continuer à chercher. On dirait parfois que notre ancêtre s’est caché derrière un rayonnage dans une archive quelconque, il faut alors persévérer et tenter diverses stratégies de recherches. L’objectif de mes pages est précisément de montrer aux visiteurs quels sont les chemins à prendre afin de retrouver des renseignements sur ses ancêtres, vers quelle archive se diriger, quel document demander ”.
“L’autre conseil utile à donner est de documenter chaque information retrouvée grâce à nos ancêtres. Il arrive souvent de retrouver des informations sur internet ou de retrouver un parent nous apportant des informations qu’il a en tête, mais celles-ci peuvent être erronées”.
La généalogie hispanique
Pour Daniela : “La généalogie gagne constamment en popularité, au fur et à mesure que l’accès à internet et l’utilisation d’ordinateur se démocratise. Internet a aidé et aidera sa diffusion : les projets d’indexation et de digitalisation d’archives paroissiales, civiles et de recensements sont toujours plus fréquents. Régulièrement surgissent de nouveaux projets de généalogie dédiés à une région en particulier par exemple”.
« Les générations qui nous ont précédé ont vécu des étapes très dures : émigrer, s’adapter à un nouveau monde, vivre de nombreuses guerres. A travers ces processus ont été perdus des coutumes et traits culturels, incluant parfois jusqu’au lieu de naissance. »
“Peu importe que nos ancêtres aient émigrés au XIXe ou XXe siècle ou soient descendants des premiers habitant d’Amérique, la nécessité d’en savoir plus sur ses origines croît de jour en jour. Peut être que les progrès incessants des nouvelles technologies, la mondialisation et la métamorphose de la structure familiale nous ont propulsé en très peu de temps dans un monde que nous n’aurions jamais pu nous imaginer et ceci génère un sentiment d’insécurité. La recherche de nos ancêtres fonctionne comme une espèce d’ancre qui nous permet de nous situer dans ce nouveau monde et d’affronter de nouveaux défis. Maintenant nous disposons de moyens technologiques efficaces pour effectuer ces recherches”.
“La majorité des recherches effectuées par les personnes se ressemblent : ils recherchent des registres de l’arrivée de leurs ancêtres aux Amériques (bien que ceci ait eu lieu lors de l’époque coloniale), une photo du bateau et du port de départ de leurs ancêtres mais aussi des informations, des photographies ou des cartes de leurs lieux de naissance. On dirait que ces ces petites choses fournissent une une sorte de cadre structurant nos vies”.
“Je pense qu’il y a un univers entier à explorer, le problème c’est que beaucoup des projets sont issus d’initiatives bénévoles et il nous faut alors générer une forme de revenu nous permettant de continuer à avancer. Voici un exemple : un groupe de volontaires françaises a copié les registres de passeports expédiés au port de Bordeaux. Mais elles se sont aperçues qu’il fallait qu’elles s’y rendent et puissent se loger là bas pour pouvoir effectuer cette tâche. Ceci à un coût et elles l’ont déjà fait une fois sur leurs propres économies”.
Nous remercions Daniela pour son temps et sa collaboration. Ce fut un plaisir pour nous de pouvoir parler et travailler avec une personne ayant tant d’expérience et de connaissances. La version originale en espagnol de cet entretien peut être consultée sur notre blog hispanophone.
Si vous êtes vous aussi acteur du monde de la généalogie et aimeriez témoigner de votre expérience et de vos observations, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante stories(at)myheritage.com.
GIRAUD Berthe
12 octobre 2010
bonjour Daniela
Je suis à la recherche d’ancètres qui sont partis pour l’argentine vers 1900.
il s’appelait Albert Bonhour … et nous avons comme information une fille Léonor et sa femme faisait de la peinture et avait une galerie à Nice (argentine).
Pouvez vous m’aider et me dire comment faire les recherches.
Merci beaucoup