je suis souvent venue au cimetière du père lachaise mais je ne connaissais pas ces tombes..merci pour les photos et les explications enrichissantes….j’y retournerais pour les voir!!
En cette période de la Toussaint, nombreux sont ceux qui se rendent sur les tombes de leurs proches décédés. C’est pour beaucoup l’occasion de porter des fleurs, mais aussi de nettoyer les tombes. Vous l’avez peut-être fait ou vu hier ; certains arrivent munis d’éponges et de chiffons, voire avec d’un pinceau et d’un petit pot de peinture pour repasser les noms qui commencent à s’estomper sur les vieilles pierres.
Aujourd’hui pour marquer la Journée des morts, voici en photo quelques tombes du cimetière du Père Lachaise qui valent le détour.
Théodore Géricault, le peintre du Radeau de la Méduse, mort à seulement 32 ans d’avoir trop aimé les femmes et les chevaux, a pour dernier chef d’œuvre le monument en bronze qui orne sa tombe et le représente avec sa palette et son pinceau en main.
Le saisissant gisant du journaliste Victor Noir fait que son nom ne tombe point dans l’oubli. Il n’a que 21 ans lorsqu’il est tué par balle par le prince Pierre-Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier). Le jeune journaliste n’était qu’un des deux témoins de ce qui aurait pu être un duel en bonne et due forme, mais la rencontre avec Bonaparte et les deux témoins dégénère. Son meurtre cristallise l’hostilité sans cesse croissante contre le Second Empire. Plus de cent mille personnes lui rendront un dernier hommage lors des funérailles. Le gisant qui le représente tel qu’il a été retrouvé mort dans la rue a été inauguré au Père-Lachaise le 15 juillet 1891.
Félix Faure fut président de la République entre 1895 et 1899. Si son mandat présidentiel a été marqué par l’affaire Dreyfus et le rapprochement franco-russe, c’est surtout les circonstances de sa mort qui sont restées notables. À l’âge de 58 ans, le 16 janvier 1899, il succombe dans les bras de sa maîtresse au palais de l’Élysée.
Le poète et romancier belge Georges Rodenbach est mort à 43 ans d’une appendicite le jour de Noël 1898. Son tombeau expressionniste frappe chaque visiteur : l’auteur de Bruges-la-Morte sort de son tombeau, en tenant une rose à la main.
Les amours tragiques entre Abélard et Héloïse sont bien connues. Alors que Pierre Abélard est écolâtre de l’école cathédrale du Cloître Notre-Dame, il devient le précepteur d’une jeune fille noble, Héloïse, nièce de Fulbert, chanoine de Notre-Dame de Paris. Le maître et la jeune élève deviennent amants, au grand dam de l’oncle courroucé. Un enfant naît, le couple est marié en secret (car Abélard en tant que clerc est tenu au célibat) mais Fulbert révèle le mariage au grand jour et envoie des hommes de main pour punir Abélard qui sera émasculé. Ce denier se retirera ensuite comme moine à l’abbaye de Saint-Denis. Son épouse Héloïse prendra le voile. Elle fondera avec l’aide d’Abélard l’abbaye du Paraclet dont elle sera l’abbesse. Les ‘Lettres d’Abélard et d’Héloïse’ est un monument de la littérature du Moyen Age. Le 16 juin 1817, leurs restes sont solennellement transférés au cimetière du Père-Lachaise, où il est possible de voir leur mausolée.
suzel.baudin
2 novembre 2014
très jolies photos et commentaires merci