III. Migrations

III. Migrations

Suite à nos deux posts précédents :
I. Généalogie en Afrique de l’Ouest : la naissance d’une passion
II. Origines
… voici la troisième et dernière partie de l’histoire de Madina Touré, utilisatrice de MyHeritage :

« A partir de Wocci, une partie de ma famille est allée vivre quelques kilomètres plus loin sur une colline appelée Touldé Guiro. Ensuite, une autre partie alla s’installer à Haayre-Laaw (Aéré-Lao des Français), une autre à Bokki, encore une autre à Cilon (Thilogne des cartes), une autre à Hunaare (Hounaré), une autre à Sinncu Bamambi (Sinthiou Bamambé) tous des villages du Fouta-Toro.

Les migrations hors du pays commenceront probablement au XIXe siècle avec la guerre sainte lancée par un marabout haalpulaar, El Hadj Omar Tall. Celui-ci avait une sœur aînée du nom de Fatimata Adam Tall qui était la mère de Jéliya Sakho. Cette dernière fut mariée par Ceerno Wocci Amadou, l’un des plus illustres membres de ma famille (dont le mausolée se trouve à Haayre-Laaw), fils de l’Almami Siré Hassan Touré Chef de l’Etat du Fouta probablement entre 1825-1828.

El Hadj Omar Tall


Elle eut trois garçons : Seydou Jéliya, Moustapha (dit Omar Jéliya) et Abdoulaye Jéliya Touré. Le second était mon arrière grand-père. Tous les trois suivirent leur grand-oncle dans son entreprise d’expansion de l’Islam et de la confrérie Tijaniyyah.

Ils s’installèrent d’abord dans le pays Djallonké (actuelle Guinée Conakry), continuèrent au Mali. Partout, ils laissèrent des descendants : à Dinguiraye, Dabola, Conakry en Guinée ; à Ségou, Kayes, Barawelly, Bamako au Mali. La liste est loin d’être exhaustive.

Africa map political-fr

Cliquez sur la carte pour l’agrandir et accéder à la source

Mon grand-père est né au Mali durant les pérégrinations de ses parents. La fin de la guerre sainte fut une débâcle pour les conquérants du Fouta, ce fut le sauve-qui-peut sous les tirs de l’artillerie d’Archinard et de ses alliés. L’armée haalpulaar se dispersa de tous les côtés.

Mon arrière-grand-père Moustapha/Omar Jéliya mourut en Guinée où il laissa un fils posthume qui porta son prénom. Ce dernier en s’éteignant en 1978, laissa une grande progéniture que l’on retrouve dans toutes les villes de la Guinée et même au-delà.

L’arrière-grand-père de Madina Touré : Moustapha/Omar Jéliya et des frères lors de la signature du traité de Nango entre les colons français et Ahmadou, fils d’El Haj Omar Tall. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Mon grand-père, Mamoudou Aly Touré, dont la famille maternelle était revenue au Fouta, suivit sa trace et vint vivre auprès de sa mère (Fatimata Moctar Sakho) et de son oncle (Amadou Moctar Sakho) qui était Cadi (Juge) à Boghé, à 100 Km de Kayhaydi. C’est sur recommandation de ce dernier qu’il va se retrouver à Kayhaydi afin de s’initier au commerce auprès de son parent Thierno Amadou Tijani Wone. Celui-ci lui donnera sa fille aînée comme épouse, elle sera la mère de mes oncles et tantes.

Les migrations se sont poursuivies au sein de ma famille puisque mon grand-oncle Seydou Jéliya est allé s’éteindre au Niger, son jeune frère Abdoulaye Jéliya finira sa vie au Nigéria.

A l’instar de ma famille paternelle, celle de ma mère aussi avait suivi El Hadj Omar car à l’exception de mon grand-père, ses grands-frères sont nés au Mali. Leur père, Thierno Bocar Ba faisait partie des plus jeunes recrues du marabout conquérant. Ma grand-mère, beaucoup plus jeune, parlait du départ de ses oncles et de son grand-père maternel Guida Ba. Ma famille maternelle a fourni sept de ses membres à l’armée omarienne. Ce qui explique la présence de leurs descendants au Mali.

Mamoudou Ba – le grand-père maternel de Madina

Un mémoire intitulé « Le Bosséa dans le Jihad omarien » que j’ai soutenu à l’université a aiguisé ma curiosité sur les migrations des gens du Fouta et de ma famille en particulier. J’ai commencé à réfléchir sur les liens de parenté tissés entre les émigrants : j’en étais un produit.

Mon histoire, la dispersion de ma famille étaient imbriquées dans cette émigration des populations de mon pays au XIXe siècle. Je me suis mise à penser à un regroupement de cette grande famille, mais comment y parvenir ?

Les regroupements familiaux ?

Avant l’avènement de l’internet, je récupérais les adresses postales que mon père rapportait de ses voyages pour écrire à mes cousins. Au bout d’un certain temps, avec les NTIC, les échanges par téléphone ont suivis et enfin les emails ont pris le dessus.

Nous avons créé un site familial il y a six ans qui a été très bien accueilli, un forum sur yahoogroupes nous permettait d’échanger nos idées. Une association a vu le jour, nous nous rencontrions mensuellement. En 2008, nous avons découvert Myheritage, qui a donné plus de visibilité et plus de vie à notre famille :

www.toure.myheritage.com

Nous ne vous remercierons jamais assez pour la richesse que vous avez apportée. L’aventure continue, nous découvrons chaque jour de nouveaux membres de notre grande famille.

Ô, Quelle fierté ! »

Madina Touré

Madina Touré

Mille mercis à Madame Touré pour le récit de ses recherches et pour nous faire découvrir l’un des multiples visages de la généalogie. Nous lui souhaitons tous nos vœux de réussite pour ses futures recherches et pour le regroupement de sa grande famille.

Si vous aussi vous voulez nous faire part de l’histoire de votre famille et de vos recherches généalogiques, n’hésitez pas à me contacter à l’adresse suivante joss(a)myheritage.com

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Commentaires

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  • Madina Touré

    29 octobre 2010

    C’est la fin de ce récit ou peut-être une pause pour donner à d’autres membres de la famille l’envie de partager avec nous leur histoire. Je m’excuse si certaine partie n’ont pas été abordées. Ce n’est nullement du mépris. Une autre occasion permettra de brosser d’autres aspects qui n’ont pas pu l’être cette fois-ci.
    A bientôt et merci pour tous vos commentaires.
    Madina

  • TOURE

    29 octobre 2010

    Merci Bourana pour cette balade sur les pas de nos arrière grands-parents.
    Une question tout de même: les circonstances de la mort de saydou jeliya et abdoulaye jeliya? Et leur descendance?

  • madina toure

    30 octobre 2010

    Bonjour mon frère,
    Merci d’avoir accepté de voyager avec moi sur ce parcours très abrégé des périgrinations de nos grands-parents. On ne peut pas tout dire tellement notre famille est dispersée. Je ne sais pas exactement dans quelle circonstance ont fini nos ascendants. Je sais que Omar Jéliya avait été envoyé en mission en Guinée avant la débâcle, et les choses se sont gâtées avant son retour. Ahmadou Cheikh Omar, suivi de Seydou Jéliya ont été contraints à s’éloigner à mesure qu’Archinard avançait si bien qu’ils se sont retrouvés au Niger où ils seraient tous les deux enterrés. Je suppose que c’est cette poursuite qui a conduit Abdoulaye Jéliya au Nigéria. Les trois frères ont eu chacun une douzaine d’enfants. Imagine alors mon frère combien nous sommes.

  • zeinabou kane

    3 novembre 2010

    merci tata de nous faire decouvrir une partie de l´histoire du fouta , ce fut un reel plaisir !!!! j´espere qu´il y en aura d´autres

  • Madina Touré

    15 novembre 2010

    salut zeinabou, merci à toi pour avoir lu ce texte. c’est une vision très brève de notre histoire familiale. la sociologue que tu es peu nous faire partager une autre facette de cette famille si riche humainement et socialement. qu’en dis-tu ma chérie?

  • Bineta Ba dite Dieynaba

    23 novembre 2010

    Un grand merci a ma tres chere soeur pour cette belle histoire familiale.

  • sall

    2 décembre 2010

    bonjour j ai retrouvai mes racines dans cette article je suis un descendant de abdoulaye moctar sakho mon arriere grand pere sacko le frere de amadou moctar sakho

  • Madina Touré

    2 décembre 2010

    Bonjour cousin et merci d’avoir lu notre histoire commune. Moi je suis descendant de Fatimata Moctar Sakho, soeur d’Abdoulaye et Amadou Moctar. Qui est ton père: Abdoul Aziz, Harouna ou Ibrahima?

  • TOURE, Mamadou A (Thierno)

    3 décembre 2010

    Je n’avais lu que la première partie. Je viens de découvrir et de lire la suite. Un vrai trésor, ton article! Mille mercis!

  • Madina Touré

    3 décembre 2010

    ça alors! toutes les fleurs que j’ai reçues hier étaient pour la seule première partie. Merci beaucoup à chacun de vous pour le plaisir que vous avez eu à lire ce texte.

  • Nouroul houda haidara

    11 décembre 2010

    Sokhna Madina, seydi Toure toujours la meme Bourhana, God bless you! Merci de cette balade jusqu’a Haayre laaw et de nous avoir rappeler de Sokna Fatimata Adam Tall.

  • Madina Touré

    11 décembre 2010

    Oumoye comment vas-tu? Je suis heureuse de te lire et te remercie aussi pour ton invitation sur facebook. On ne peux pas parler deThierno Wothie sans parler de Haayre Laaw. Merci pour tes prières et bien des choses

  • Madina Touré

    11 décembre 2010

    Oumoye comment vas-tu? Je suis heureuse de te lire et te remercie aussi pour ton invitation sur facebook. On ne peut pas parler de Thierno Wothie sans parler de Haayre Laaw fief de Thierno Wocci Amadou. Merci pour tes prières et bien des choses à Bouyé et aux enfants

  • thilla abdourahim

    28 décembre 2010

    slt madina je viens de lire ton article j en suis vraiment fier mille merci j espère en découvrir d autres. salam aleykoum

  • BA Ciré

    29 décembre 2010

    Bravo et félicitations Madina. La réécriture de notre histoire est un combat prioritaire.

  • Ousmane Khassoum TOURE

    29 décembre 2010

    Bravo Madina c’est magnifique et enrichissant. Bonne continuation
    et merci de partager avec nous tout ça. baousmane

  • Aboul Aziiz Ba

    29 décembre 2010

    Merci Buuraan pour cette page d’histoire! Et que son écriture continue !

  • Ardopoulo dit Alpha Ba

    31 décembre 2010

    Chapeau ma chere soeur, il faut te connaitre et bien te connaitre pour savoir que cette histoire est non seulement belle mais est elle egalement emouvante et devrais donner a chacun des foutankes que nous sommes d’essayer de nous decouvrir et de connaitre le passe de nos anciens. Madina tu es une personne humble,honnete,serieuse, pieuse et tre modeste je suis sur que tu reussiras d’avantage dans ta noble mission(DJOKERE ENDAMM). FELICITATIONS ENCORE ET ENCORE .

  • sall

    28 janvier 2011

    bonjour cousine desolé pour le retard je suis le fils de ibrahima sall

  • Madina Touré

    28 janvier 2011

    Alors là, tu es Zakariya, Habib ou Yérim? Qui que tu sois, je suis heureuse de te retrouver sur ce site de généalogie. Tu peux aller le visiter et y adhérer si cela t’intéresse, c’est:
    La rubrique adhérer à ce site te permet d’envoyer ta demande. Merci et à bientôt.

  • fabienne faucheux

    21 avril 2011

    Bonjour
    Il y a quelques annees de cela j ai fait la connaissance d un black de Mauritanie Moustapha Madani Toure ne a Bamako le 26 mars 1959 descendant de El Hadj Oumar Tall dont la mamant vivait a Bamako Mariam Tall
    Ce prestigieux Black etait venu a Nice en France pour y faire des etudes d abord en sociologie ou il s est enormement ennuye puis en Philosophie ou il fut avec moi meme etudiant d un prestigieux Philosophe Clement ROSSET
    Toure qui etait au depart nul dans ses etudes s est avere tres bon en Philosophie chez nous ou il obtint une Maitrise
    Depuis je n ai plus de nouvelles de lui il etait rentre au Mali pas en Mauritanie pourriez vous me donner de ses nouvelles
    Merci

    Le pere de Toure est mort losqu il avait 5 ans mamadou Toure

  • Sakho

    9 octobre 2012

    Bravo pour cet article. Je suis tombé dessus par hasard (les liens et renvois d’Internet) en faisant des recherches sur un livre intitulé « la guerre sainte d’al hajj Omar » de D.Robinson. Je l’ai lu avec émotion votre contribution et Merci de tout cœur pour ces éclairages. Je suis un descendant de Seydou Jeliya. Je ferai un tour sur le site . Bonne continuation.

  • Makhtar Dioum

    11 octobre 2012

    C’ est avec un reel plaisir que je lis cet article. Chaque branche d’un arbre doit savoir d’ou sont ses racines. C’est la base meme de la vie que de savoir ses arrieres-parents. Je suis d’autant plus intérssé que je suis le généalogues des gneegnos du Senegal (www.gneegno.com) et je nourris l’ambition de pouvoir montrer les liens entre les differentes classes sociales du senegal. C’est plus que de la sociologie, c’est la « familliogie »

  • Madina Touré

    21 octobre 2012

    Merci à Sakho et Dioum d’avoir lu et apprécié cet article. Je suis toujours curieuse d’entrer en contact avec les gens et encore plus quant il s’agit de la famille. Puis-je savoir quel est votre lien avec Seydou Jéliya Sakho? Et vous Dioum, je serai interessée par vos travaux sur les liens entre classes sociales car ça peut m’aider. J’attends vos réactions!!! Et bonne journée

  • COUMARE M

    27 août 2014

    des actes à perpétuer!!!!!!

  • Fatimata Boga ly

    29 janvier 2015

    Bonsoir Madina,merci beaucoup pour tes nobles,tout Le monde s’y retrouve.Moi je suits aussi de la famille Toure de Haere Lao,je suis descendante de Khadidiatou Thierno woccie Alassane Toure.Je m’ appelle Fatimata Boga ly.

  • Madina Touré

    3 février 2015

    Seydi Ly merci beaucoup pour l’intéret. C’est agréable pour moi de découvrir chaque jour de nouveaux membres de ma famille. Ecris moi sur pour me donner de plus d’informations.

  • sakho

    8 mars 2015

    bonjour Madina, je viens de repasser sur le blog et n’avais pas vu l’interpellation concernant le lien avec seydou djelia (sakho)
    Safi Toure, fille de seydou djelia, est la grand mere de ma mere.

  • Madina Touré

    18 mars 2015

    Sakho, je suis heureuse de faire connaissance. Donc tu es mon neveu car Safi Toure et Mamoudou Toure mon grand père sont les enfants de deux frères; Seydou Jeliya et Oumar Jeliya. Je t’invite à adherer au site familial ou à m’envoyer un message sur mon adresse

  • Tha Ka Fadima Abdoulaye Toure

    31 mars 2016

    Ma très chère Madina, quel bonheur de découvrir cette photo de Seydou Djelia Toure et Archinard. Le pouvoir dit démocratique de Alpha Oumar Konare au Mali a sciamment occulté le nom de Seydou Djelia sur la plaque commémorative à Nango. Tamaro et moi avions eu les larmes aux yeux quand nous decouvrâmes sur la Place de Nango que ce Valeureux Premier Ministre n’était plus cité en 2012. À suivre…

  • madina touré

    1 avril 2016

    Très chère cousine, je suis heureuse de te lire et de voir ton intérêt pour cette publication. Nul ne peut ignorer le parcours d’un homme dont les traces dans l’historiographie ouest africaine est attestée par les archives françaises, sénégalaises, maliennes voire américaines !