Merci Bourana pour cette balade sur les pas de nos arrière grands-parents.
Une question tout de même: les circonstances de la mort de saydou jeliya et abdoulaye jeliya? Et leur descendance?
III. Migrations
- De Elisabeth
Suite à nos deux posts précédents :
I. Généalogie en Afrique de l’Ouest : la naissance d’une passion
II. Origines
… voici la troisième et dernière partie de l’histoire de Madina Touré, utilisatrice de MyHeritage :
« A partir de Wocci, une partie de ma famille est allée vivre quelques kilomètres plus loin sur une colline appelée Touldé Guiro. Ensuite, une autre partie alla s’installer à Haayre-Laaw (Aéré-Lao des Français), une autre à Bokki, encore une autre à Cilon (Thilogne des cartes), une autre à Hunaare (Hounaré), une autre à Sinncu Bamambi (Sinthiou Bamambé) tous des villages du Fouta-Toro.
Les migrations hors du pays commenceront probablement au XIXe siècle avec la guerre sainte lancée par un marabout haalpulaar, El Hadj Omar Tall. Celui-ci avait une sœur aînée du nom de Fatimata Adam Tall qui était la mère de Jéliya Sakho. Cette dernière fut mariée par Ceerno Wocci Amadou, l’un des plus illustres membres de ma famille (dont le mausolée se trouve à Haayre-Laaw), fils de l’Almami Siré Hassan Touré Chef de l’Etat du Fouta probablement entre 1825-1828.
Elle eut trois garçons : Seydou Jéliya, Moustapha (dit Omar Jéliya) et Abdoulaye Jéliya Touré. Le second était mon arrière grand-père. Tous les trois suivirent leur grand-oncle dans son entreprise d’expansion de l’Islam et de la confrérie Tijaniyyah.
Ils s’installèrent d’abord dans le pays Djallonké (actuelle Guinée Conakry), continuèrent au Mali. Partout, ils laissèrent des descendants : à Dinguiraye, Dabola, Conakry en Guinée ; à Ségou, Kayes, Barawelly, Bamako au Mali. La liste est loin d’être exhaustive.
Cliquez sur la carte pour l’agrandir et accéder à la source
Mon grand-père est né au Mali durant les pérégrinations de ses parents. La fin de la guerre sainte fut une débâcle pour les conquérants du Fouta, ce fut le sauve-qui-peut sous les tirs de l’artillerie d’Archinard et de ses alliés. L’armée haalpulaar se dispersa de tous les côtés.
Mon arrière-grand-père Moustapha/Omar Jéliya mourut en Guinée où il laissa un fils posthume qui porta son prénom. Ce dernier en s’éteignant en 1978, laissa une grande progéniture que l’on retrouve dans toutes les villes de la Guinée et même au-delà.
L’arrière-grand-père de Madina Touré : Moustapha/Omar Jéliya et des frères lors de la signature du traité de Nango entre les colons français et Ahmadou, fils d’El Haj Omar Tall. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Mon grand-père, Mamoudou Aly Touré, dont la famille maternelle était revenue au Fouta, suivit sa trace et vint vivre auprès de sa mère (Fatimata Moctar Sakho) et de son oncle (Amadou Moctar Sakho) qui était Cadi (Juge) à Boghé, à 100 Km de Kayhaydi. C’est sur recommandation de ce dernier qu’il va se retrouver à Kayhaydi afin de s’initier au commerce auprès de son parent Thierno Amadou Tijani Wone. Celui-ci lui donnera sa fille aînée comme épouse, elle sera la mère de mes oncles et tantes.
Les migrations se sont poursuivies au sein de ma famille puisque mon grand-oncle Seydou Jéliya est allé s’éteindre au Niger, son jeune frère Abdoulaye Jéliya finira sa vie au Nigéria.
A l’instar de ma famille paternelle, celle de ma mère aussi avait suivi El Hadj Omar car à l’exception de mon grand-père, ses grands-frères sont nés au Mali. Leur père, Thierno Bocar Ba faisait partie des plus jeunes recrues du marabout conquérant. Ma grand-mère, beaucoup plus jeune, parlait du départ de ses oncles et de son grand-père maternel Guida Ba. Ma famille maternelle a fourni sept de ses membres à l’armée omarienne. Ce qui explique la présence de leurs descendants au Mali.
Mamoudou Ba – le grand-père maternel de Madina
Un mémoire intitulé « Le Bosséa dans le Jihad omarien » que j’ai soutenu à l’université a aiguisé ma curiosité sur les migrations des gens du Fouta et de ma famille en particulier. J’ai commencé à réfléchir sur les liens de parenté tissés entre les émigrants : j’en étais un produit.
Mon histoire, la dispersion de ma famille étaient imbriquées dans cette émigration des populations de mon pays au XIXe siècle. Je me suis mise à penser à un regroupement de cette grande famille, mais comment y parvenir ?
Les regroupements familiaux ?
Avant l’avènement de l’internet, je récupérais les adresses postales que mon père rapportait de ses voyages pour écrire à mes cousins. Au bout d’un certain temps, avec les NTIC, les échanges par téléphone ont suivis et enfin les emails ont pris le dessus.
Nous avons créé un site familial il y a six ans qui a été très bien accueilli, un forum sur yahoogroupes nous permettait d’échanger nos idées. Une association a vu le jour, nous nous rencontrions mensuellement. En 2008, nous avons découvert Myheritage, qui a donné plus de visibilité et plus de vie à notre famille :
Nous ne vous remercierons jamais assez pour la richesse que vous avez apportée. L’aventure continue, nous découvrons chaque jour de nouveaux membres de notre grande famille.
Ô, Quelle fierté ! »
Mille mercis à Madame Touré pour le récit de ses recherches et pour nous faire découvrir l’un des multiples visages de la généalogie. Nous lui souhaitons tous nos vœux de réussite pour ses futures recherches et pour le regroupement de sa grande famille.
Si vous aussi vous voulez nous faire part de l’histoire de votre famille et de vos recherches généalogiques, n’hésitez pas à me contacter à l’adresse suivante joss(a)myheritage.com
Madina Touré
29 octobre 2010
C’est la fin de ce récit ou peut-être une pause pour donner à d’autres membres de la famille l’envie de partager avec nous leur histoire. Je m’excuse si certaine partie n’ont pas été abordées. Ce n’est nullement du mépris. Une autre occasion permettra de brosser d’autres aspects qui n’ont pas pu l’être cette fois-ci.
A bientôt et merci pour tous vos commentaires.
Madina