Entretien avec André G. Bélanger, président de la Société de généalogie de Québec

Entretien avec André G. Bélanger, président de la Société de généalogie de Québec

Aujourd’hui c’est au Québec que nous nous rendons pour vous présenter la Société de Généalogie de Québec, en compagnie de André G. Bélanger, son président, qui a accordé un entretien à MyHeritage et que nous remercions chaleureusement.

Pouvez‐vous vous présenter en quelques lignes ?

Je suis ingénieur de formation, j’ai travaillé dans l’entreprise privé quelques années pour ensuite poursuivre ma carrière dans le milieu de l’éducation d’abord comme enseignant au niveau collégial et enfin comme cadre de direction pendant une vingtaine d’années. Ma principale fonction était celle de directeur de formation continue et de responsable de la qualification de la main d’œuvre pour les entreprises. J’ai publié un livre ‘La Chimie dans l’industrie’ qui s’est mérité le prix d’encouragement du ministre de l’éducation.

En plus d’être président de la Société de généalogie de Québec depuis 2008, j’occupe le poste de directeur du service à la clientèle.

Comment est né votre intérêt pour la généalogie ?

Vers l’âge de 14 ans j’ai visité un musée où se trouvaient exceptionnellement les registres de l’état civil. À cette occasion, j’ai pu identifier les actes de BMS de quelques-uns de mes arrières grands-parents. Plusieurs années plus tard, à ma retraite, je me suis intéressé à compléter la recherche de mes ascendants et à trouver tous ceux et celles qui gravitaient autour. Le tout s’est concrétisé par un éventail de près de 4095 noms répartis sur 12 générations.

Quel est l’origine de votre nom de famille?

Il s’agit d’un nom fréquent dans le Maine‐et‐Loire et la Sarthe. C’est une variante de Béranger qui est un nom de personne d’origine germanique, Berengari (beren = ours + gari = prêt pour le combat). Mon ancêtre François Bélanger était maçon, il est arrivé au Québec en 1634. À l’époque le nom s’écrivait Bellanger. Il naquit à St‐Pierre de Séez, dans le diocèse de Lisieux en Normandie, en France le 7 octobre 1612, et décéda le 25 octobre 1685‐1687 à L’Islet. Il se maria à Notre‐Dame‐de‐la‐Recouvrance (église construite parChamplain), à Québec le 12 juillet 1637 avec Marie Guyon, née à Jean‐de‐Mortagne le 18 mars 1624, décédée le 29 août et enterrée  à Cap Saint‐Ignace le 1 septembre 1696. Ils eurent 12 enfants.

Quelle est la chose la plus intéressante que vous avez découverte sur votre famille?

Mon ancêtre savait écrire, il était reconnu comme le défenseur de ceux et celles qui avaient des difficultés et son caractère quelque peu belliqueux l’amena devant le conseil souverain à plusieursreprises. Devant toutes ses implications, son dévouement et sa réussite en affaires, le gouverneur Louis De Buade, comte de Frontenac, lui donna la seigneurie de Bonsecours le 1e juillet 1677. Elle est située entre Cap Saint‐Ignace et les Aulnaies sur la rive sud du fleuve Saint‐Laurent.

Pouvez‐vous présenter à nos lecteurs la Société de généalogie de Québec ?

La Société de généalogie de Québec fut fondée en octobre 1961. Depuis ce temps pas moins de 7 000 personnes sont devenues membres pour des périodes de temps plus ou moins longues. Aujourd’hui nous comptons 1 500 membres actifs qui effectuent des recherches ou participent à nos activités. Environ 90 % ont plus de 50 ans, 97 % sont du Québec et 1 % sont de l’extérieur du Canada. Les bénévoles, au nombre de 150, s’activent dans une dizaine de comités de travail.

Nous sommes situés sur le campus de l’Université Laval et voisin de la Bibliothèque et des Archives nationales du Québec, le Centre d’Archives nationales et des archives gouvernementales de Québec. Nous avons avec cet organisme une entente de collaboration avec un échange de services ; un pôle d’excellence pour la recherche généalogique à Québec. La bâtisse abritait originalement le grand séminaire de Québec.

Notre bibliothèque comprend 12 200 titres essentiellement composés de répertoires, de dictionnaires, delivres spécialisés, d’histoires de famille et de paroisse. L’index de la bibliothèque est disponible en ligne sur notre site web www.sgq.qc.ca.

Comment l’association fonctionne‐t‐elle ?

Les ateliers de formation sont de courtes durées, généralement de trois heures et jusqu’à 12 heures dans certains cas. Annuellement environ 650 personnes s’inscrivent à ces activités. Nous offrons de 7 à 8 conférences au cours de l’année. De 65 à 125 personnes assistent mensuellement à ces conférences. La SGQ publie des répertoires et des DVD à caractère généalogique. La liste des publications est disponible sur notre site web. Par ailleurs, nous publions et distribuons aux membres quatre revues par année.

Quel est l’un des principaux projets de la SGQ pour l’avenir ?

Nous allons commémorer en 2013 le 350e anniversaire de l’arrivée du premier contingent des Filles du roi de 1663. Des événements sont prévus entre autres à Rouen, Paris, La Rochelle et Québec.

Quel est selon vous l’avenir de la généalogie?

Jadis le traitement des données brutes s’effectuait manuellement et avec peu d’outils. L’avènement de l’informatique a révolutionné cette facette du travail du généalogiste. L’accélération de la mise en ligne des documents d’archives bouscule la pratique généalogique et compromet l’avenir des sociétés de généalogie. Grâce à cette métamorphose, les chercheurs réalisent beaucoup plus facilement leur filiation et leur arbre généalogique. Les nouveaux outils informatiques interpellent une population âgée car plus de 90% de nos membres ont plus de 50 ans. Que pourraient devenir de tels outils entre les mains d’une génération qui maîtrise cette nouvelle technologie ? Ce serait bien de voir arriver dans nos centres de documentation une jeune génération de généalogistes. Nos enfants devraient apprendre dans leur cheminement scolaire les fondements de la généalogie pour les conscientiser aux valeurs patrimoniales. Déjà, les sociétés de généalogie contribuent à cet effort par le programme Jeunéalogie. Cependant, les cours d’histoire seraient le meilleur véhicule pour l’enseignement des concepts et des notions généalogiques. Pourrait‐on, à cet égard, influencer le milieu scolaire et voir concrétiser ce souhait ?