Égoïste ? Prenez-vous en à votre mère !

Égoïste ? Prenez-vous en à votre mère !

La science n’arrête pas de faire des progrès … et n’arrête pas non plus de nous étonner. Voici le bref résumé d’un rapport de recherches publié dans le journal Evolution :

Des scientifiques de l’Université d’Oxford et de l’Université de Tennessee, à Knoxville, ont étudié l’impact des gènes en fonction de leur provenance maternelle ou paternelle, un processus appelé l’empreinte génomique parentale : pour les mammifères, il semblerait que les génomes mâle et femelle se retrouvant dans l’oeuf fécondé soient marqués d’un sceau différent, que l’on appelle ainsi empreinte.

A travers l’histoire, les femmes se seraient beaucoup plus déplacées que les hommes et seraient donc moins apparentées à leurs voisins. Nos gènes paternels et maternels seraient ainsi en conflits quant à leur influence sur notre comportement, les gènes paternels encourageant à être altruiste alors que les gènes maternels encourageraient l’égoïsme.

Pour le Dr Andy Gardner du Département de Zoologie de l’Université d’Oxford, et auteur du rapport : « puisque les femmes se sont plus dispersées géographiquement que les hommes durant leurs vies, comme cela semble être le cas pour nos lointains ancêtres, vous avez plus de parenté avec vos voisins à travers votre père qu’à travers votre mère ».

« Ceci mène à des conflits de comportement social : les gènes que vous recevez de votre père vous poussent à être plus agréable avec vos voisins alors que les gènes que vous recevez de votre mère vous engagent à agir plus égoïstement. »

Dans des précédentes études, des mutations concernant des gènes spécifiques soumis à empreinte parentale avaient déjà été associés à des désordres de croissance et plus récemment à des troubles neurologiques tels que les psychoses.

Cette étude révèle donc comment de tels désordres du ‘cerveau social’ (entendez ici que l’humain est considéré comme une espèce sociale dotée de qualités particulières pour vivre en société) peuvent évoluer par mutations, ce qui favorise l’usage des expressions de gènes paternels (favorisant l’altruisme) et gènes maternels (favorisant l’égoïsme).

Pour le Dr Gardner : « Ce que nos recherches révèlent, c’est que l’idée plus généralement répandue des gens se battant contre leurs propres ‘démons’ psychologiques, aurait ses racines dans notre mélange génétique, les humains étant une alliance de gènes en perpétuel conflit. »

Commentaires

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  • dendauw

    9 septembre 2010

    Oups !
    Que dire sur cet article ???
    Altruiste les hommes ? Et égoïste les femmes ???
    En faisant ma généalogie, je retrouve je ne sais combien de mes ancêtres femmes avec des enfants seules pour les élever, et des hommes altruistes qui sont allés voir ailleurs laissant leur progéniture….
    Altruiste avec les voisins ??? ou les voisines ???
    Il ne faut plus s’étonner alors que les femmes laissent leurs enfants pour devenir « altruistes » elles-aussi !
    Il est pourtant bien reconnu qu’une femme prend du congé sans solde ou du mi-temps pour élever ses enfants… C’est égoïste ça ?
    A l’heure des retraites, il est bien reconnu que les femmes sont perdantes à cause de ça, et en plus « cette science » les culpabilise en les taxant d’égoïste !
    C’est le monde à l’envers !

  • Joss

    10 septembre 2010

    Ces chercheurs en génétique ne se sont pas basés su l’évolution de nos sociétés actuelles, ou même des sociétés passées dans lesquelles plongent nos recherches généalogiques et dont la trace dans le temps paraît si insignifiante à l’échelle de l’histoire humaine, mais sur l’évolution des humains en tant que groupes sociaux sur le très long terme.