Le 10 mai dernier fut célébré le 162ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. A ce commerce de personnes qui fit des millions de victimes africaines pendant plusieurs siècles sont automatiquement associées les traites négrières.
Ce trafic d’être humain d’une très grande ampleur est souvent divisé en trois zones géographiques : la traite orientale, la traite intra-africaine et la traite occidentale.
Cette dernière, aussi appelée traite atlantique, désigne les échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques qui déportèrent plus de 11 millions d’africains. On estime ainsi à plus de 30 000 le nombre d’expéditions négrières atlantiques pour des navires contenant jusqu’à 500 esclaves, voyageant pendant près de 2 mois dans des conditions inhumaines et atteignant des taux de mortalité de 10 à 20%.
Tout comme l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas ou le Danemark; la France a activement participé aux expéditions négrières sur lesquelles plusieurs ports français bâtirent leur fortune : 4220 expéditions quittèrent le territoire vers l’Afrique ou les Amériques.
Si bien des ports participèrent avec différent degrés d’intensité à ces échanges ( Saint-Malo, Lorient, Honfleur, Marseille Rochefort, Bayonne, Vannes ou encore Brest, Morlaix, Cherbourg, Dieppe, Saint-Brieuc, Marans et Sète), 4 ports français restent les symboles de ce trafic en France : Nantes, premier port négrier de France avec 1744 expéditions et environ 450 000 esclaves « traités », Bordeaux, avec 419 expéditions, La Rochelle et Le Havre.
Les villes de ce quatuor, qui représenta à lui seul presque 75% des expéditions négrières françaises, effectuent depuis plusieurs années, chacune à son rythme, à un travail de mémoire.
A Bordeaux, d’où partirent 419 expéditions négrières, le musée d’Aquitaine propose ainsi plusieurs salles consacrées à l’histoire de la traite : « Bordeaux, le commerce atlantique et l’esclavage ». Elles ont été inaugurées l’année dernière à l’occasion de la journée nationale de commémoration du 10 mai.
La ville de Nantes, l’un des grands centre de la traite européenne aux côtés d’Amsterdam, Liverpool (où le musée international de la traite négrière a été créé en 2008 ), Bristol ou Lisbonne, a adopté l’idée d’un mémorial pour l’horizon 2011 bien que les historiens soutiennent la nécessité d’un musée et les associations locales celle d’une marche symbolique annuelle des esclaves ou une éventuelle reconstitution d’un cargo négrier.
L’une des cinq sections du Musée du Nouveau Monde de la Rochelle évoque le commerce triangulaire et l’esclavage. Chaque année des actions pédagogique et culturelles sont proposées à l’occasion de la commémoration du 10 mai.
Le Havre organise un colloque universitaire a ce sujet tout les 10 mai. A la même date, une plaque commémorative honorant la mémoire des esclaves africains fut dévoilée face au port en 2006.
De nombreuses associations ont également été créées afin d’encourager ce travail de mémoire loin d’être terminé nécessitant d’intenses travaux de recherche ainsi que le soutien des collectivités.
Prepasub
6 décembre 2012
Un ouvrage aborde le sujet de la traite aux Antilles.
-Racines sous-marines- Edité par l’association Prepasub